RISOTTO AU PLANTAIN

C’est la pleine saison du plantain.

Le plantain, qu’est ce que c’est? On le connait tous, même si c’est de loin.

Il en existe 250 variétés mais je ne vais vous présenter que deux d’entre elles: le plantain majeur, et le plantain lancéolé.

Le plantain majeur s’étale dans nos pelouses et dans les friches. Les feuilles sont larges et plates. Les racines bien accrochées à leur lopin de terre. Je l’ai laissé pousser dans ma nouvelle plate-bande au milieu de mes fleurs, prenant garde à enlever d’autres « mauvaises » herbes mais pas lui.

 

 

Le plantain lancéolé se trouve partout, sur le bord des chemins, dans l’herbe et notamment en ce moment dans les larges espaces verts de nos villes ou villages, où ses inflorescences se dressent fièrement. En fait, on ne voit qu’elles ou presque dans les espaces verts tondus. Tournez la tête à un feu rouge, vous voyez ces petite boules sombres sur leur tige épaisse et droite? C’est du plantain lancéolé.

 

 

 

C’est une des mauvaises herbes les plus faciles à reconnaître. Pleine de vertus, toute la plante se mange et vous ne risquez pas de la confondre avec une plante toxique. Elle a comme un goût de champignon.

Lorsque je parle de plantain j’obtiens plusieurs réactions une fois que le nom est relié à une réalité identifiée: de l’indifférence… du rejet: « c’est pour les lapins, je ne vais pas manger ça! (clin d’œil à ma cousine), ou pour les jardiniers, un ennemi difficile à éradiquer. Et puis, comme moi, le souvenir de batailles rangées au bas de nos immeubles en bordure de ville. Nous cueillions les inflorescences avec leur tiges, faisions une boucle avec la tige autour des fleurs et visions nos adversaires: en poussant avec la tige, la fleur devient un petit projectile. En lavant mes plantains j’ai ai lancé une à mon fils de 21 ans qui sait encore parfaitement comment ça fonctionne! Les ordinateurs n’ont donc pas complètement fait oublier les plaisirs simples, je m’en réjouis! 🙂

Les températures sont redevenus supportables et l’on peut à nouveau cuisiner. Chic, j’avais envie d’un risotto. J’adore ça et, même si pendant longtemps j’ai cru que c’était trop compliqué pour moi, j’ai découvert que non, c’est juste long …..et délicieux. Même mon fils s’y est mis.

Pour cette recette il vous faut du temps, ou bien prévoir de la réaliser en  deux fois: le tri du plantain est long (il en faut beaucoup, et les feuilles sont légères), et la préparation du risotto également. Prévoyez de préparer cette recette un jour où vous n’êtes pas pressé. En tout j’ai mis presque une heure et demie.

Ingrédients pour 4 personne (ou trois gourmands):

  • 100g de feuilles de plantain majeur ou lancéolé (j’avais un gros sac plein de feuilles, tiges et inflorescences, le plantain de mon jardin n’a pas suffit)
  • 300 g de risotto
  • 20 cl de vin blanc sec
  • 20 cl de crème fraiche
  • 3 gousses d’ail
  • 3 échalotes
  • 1l de bouillon (les recettes prévoient moins mais je suis toujours obligée de rallonger avec de l’eau, donc prévoyez large, quitte à ne pas tout utiliser)
  • 150 g de parmesan (ou plus pour les gourmands)
  • huile d’olive, sel, poivre

Préparation:

1ère étape si vous décidez de réaliser cette recette en deux fois:

  • Triez les feuilles de plantain (ça prend du temps pour obtenir 100 g). Coupez la base la plus dure pour les feuilles matures. (J’avais cueilli toute la plante car j’ai gardé les inflorescences de plantain lancéolé pour une autre recette, vous pouvez en profiter pour faire de même)
  • Coupez les feuilles en grosses lamelles
  • Faites les blanchir trois fois. Elles resteront ainsi bien vertes, et toute suspicion de bactérie sera ôté. (Parfois, je me dis que j’en fait trop pour nettoyer ces plantes qui poussent au ras du sol, alors que je n’ose imaginer combien de traitements et de manipulations avec des mains pas forcément ragoûtantes subissent mes fruits et légumes que je me contente de rincer à l’eau). Bref.
  • Réservez.

2e étape:

  • Pelez et hachez ail et échalotes.
  • Faites blondir l’ail et les échalotes dans l’huile d’olive
  • Ajoutez les feuilles de plantain et laissez réduire à feu doux 10 mn.
  • Ajoutez le riz et laissez-le devenir transparent.
  • Ajoutez le vin blanc, sel, et poivre
  • Lorsque le vin  est absorbé ajoutez des louches de bouillon l’une après l’autre en laissant au risotto le temps d’absorber le bouillon entre chaque louche.
  • Lorsque le risotto est tendre, terminez par la crème fraiche.
  • Goûtez et rectifiez l’assaisonnement
  • Servez avec le parmesan à volonté dans un ramequin.

Mes enfants et moi nous sommes régalés!

 

 

EST-CE QUE CA SE MANGE?

Le manque de temps, la canicule actuelle, quelques soucis de santé (rien de grave), m’obligent à me tourner vers mon petit jardin moitié ville moitié campagne pour trouver des idées de plantes sauvages à cuisiner. Je me balade, le nez au ras de l’herbe (mon voisin se demande ce que je fabrique), et je cueille les plantes qui ont échappé à la tondeuse ou qui envahissent le potager, mes fleurs et globalement tout carré de terre laissé en friche. C’est que c’est solide et rebelle ces machins-là!! Mon jardin reste tout de même un jardin, je suis alsacienne, et ici on ne badine pas avec la rectitude et la propreté,non mais alors!

Je marche donc lentement, repérant toute feuille et fleur que je n’ai pas encore goûté, ou dont je ne connais pas encore les vertus et je me demande « est ce que ça se mange? ». Je n’ai pas encore la loupe de Sherlock, et il me manque sa pipe et son chapeau, mais je pars néanmoins à la recherche d’indices, loin des séries genre «  »les expert » et de leur machines, je fais ça plutôt « à l’ancienne » 🙂

Je trouve un plaisir simple et oublié à coller mon nez au ras du sol, à la même hauteur que les yeux des enfants, pour regarder avec leur innocence ces plantes honnies de tout jardiner amateur qui se respecte.

Je retrouve mon enfance, qui remonte à l’époque où les villes se construisaient encore mais où les immeubles jouxtaient les champs qui étaient notre terrain de jeu. Je connaissais déjà plein de plantes, finalement, mais cela paraissait normal, on les côtoyait, on les regardait on les connaissait. Même mes fils qui habitent pourtant avec moi cette maison depuis 17 ans,  ne font plus partie de cette génération.

Je me rends compte aussi que, pour mes amis des villes, la cuisine que je propose fait appel à des plantes inconnues ou difficiles à trouver (et pourtant elles ne sont jamais loin, ces plantes). Quel dommage!

Ce matin, j’ai cueilli de la brunelle, je me suis gardé d’enlever le plaintain qui pousse dans mes fleurs, en prévision d’une salade, d’une omelette ou d’un risotto à venir, et je surveille les feuilles qui repoussent année après année dans mes pivoines pour vérifier si il s’agit bien de consoude. Pas question de m’intoxiquer!

Mon jardin, que j’aimais déjà parce que je ne peux pas vivre sans nature et espace, et bien plus riche que je ne le pensais. Il m’enrichit l’âme, du coup.  Merci la nature.

SOUPE GLACEE DE PECHES AU LIERRE TERRESTRE

Encore du lierre terrestre?

Il faut que je vous avoue quelque chose: j’adore l’odeur qui reste sur mes doigts lorsque j’enlève les feuilles de leurs longues tiges racinaires…

Et puis, bien plus pragmatiquement, la canicule qui sévit depuis une quinzaine de jours et quelques ennuis de santé ne me permettent pas d’aller plus loin que mon jardin. Voilà, vous savez tout!

Mais avec cet ingrédient, comme avec les plantes sauvages en général,  la seule limite est celle de notre imagination!

Voici donc une recette de saison, fraîche en ces jours chauds: de la soupe glacée de pêches au vin blanc et au lierre terrestre.

A l’origine, cette recette se fait avec de la menthe qu’on ajoute à la fin, au moment de servir. Mais, le goût du lierre terrestre étant proche de celui de la menthe, et se mariant très bien avec le vin blanc (voir ma recette de cocktail), j’ai eu envie de remplacer la menthe par le lierre terrestre.

Ingrédients pour 4 personnes:

  • 4 pêches
  • Une poignée de lierre terrestre
  • Environ 60 g de pignons de pin
  • 40 g de sucre en poudre
  • 50 cl de vin (j’ai préféré du pinot blanc parce que je n’aime pas le vin liquoreux, mais vous pouvez utiliser du vin plus doux, pourquoi pas un petit gewürtz?)
  • Une gousse de vanille

 

Préparation:

  • Enlever grossièrement les feuilles de lierre terrestre de leur tige si elle est trop épaisse et pleine de racines.
  • Lavez le lierre terrestre avec 3 eaux vinaigrées pour enlever les bactéries (comme pour toutes les plantes qui poussent au ras du sol)
  • Ébouillantez les pêches environ 1 mn
  • Pelez-les (la peau doit s’enlever facilement), et découpez-les en petits morceaux
  • Dans une casserole portez le mélange vin, sucre et  vanille à ébullition
  •  Ajoutez les morceaux de pêches et faites pocher 10 à 15 mn. Elles doivent être tendres lorsqu’on y plante la pointe d’un couteau
  • Réservez les pêches
  • Faites réduire le vin de moitié et ajoutez le lierre terrestre en fin de cuisson.
  • Laissez cuire encore  2 mn.
  • Laissez refroidir le vin avec la vanille et le lierre terrestre pour qu’il s’imprègne bien de leur goût.
  • Mettez le mélange au réfrigérateur au moins une heure. Mettez les pêches à part au frigo aussi.
  • Au moment de servir, filtrez le vin.
  • Servez les pêches dans des assiettes à soupe ou des ramequins, ajoutez le vin et  quelques pignons.

(j’y ai ajouté des framboises du jardin qu’il fallait manger et j’ai accompagné le tout avec des  sablés au lierre terrestre, voir la recette dans le blog)

 

Dégustez!

SPAGHETTIS AUX NOIX, TOMATES SECHEES ET SAUCE AU POURPIER

Le pourpier se prélasse dans mon potager, il s’étale et prend ses aises au soleil.

Comment résister dans ces conditions à son appel? Encore une salade? Non, j’ai envie d’autre chose.

Je l’ai dit, ce blog ne traite pas de grande cuisine. Je cherche à partager une cuisine simple et bonne, rapide à exécuter pour des mamans qui travaillent comme moi, et qui n’ont pas toujours le temps, l’envie ou le savoir- faire pour réaliser des plats compliqués.

J’avais des spaghettis dans mon placard, des noix ramassées l’automne dernier dans un panier, du pourpier dans mon jardin…ne restait plus qu’à acheter deux ou trois ingrédients pour marier tout ça.

 

 

 

 

Ingrédients pour deux personnes:

  • 250 g de spaghettis
  • Une dizaine de cerneaux de noix
  • Une dizaine de tomates séchées
  • Une grosse poignée de pourpier
  • Un morceau de parmesan
  • Huile d’olive
  • Sel, poivre

Préparation:

  • Laver le pourpier dans 3 eaux vinaigrées (séparer grossièrement les feuilles des tiges, il faut juste enlever les tiges les plus épaisses)
  • Mixez-le avec deux tomates séchées coupées en morceaux
  • Ajoutez deux cuillères à soupe d’huile d’olive, et deux cuillères à soupe d’eau.
  • Salez, poivrez, réservez dans un ramequin.
  • Faites cuire vos spaghettis.
  • Pendant ce temps faites légèrement griller vos noix et vos tomates à feu doux. Il s’agit juste de chauffer l’ensemble, et la torréfaction des noix fait ressortir leur goût.
  • Egouttez vos spaghettis
  • Servez sur assiette
  • Parsemez de noix et tomates
  • Décorez de copeaux de parmesan
  • Servez le pourpier dans un petit ramequin à part pour que vos convives utilisent la quantité souhaitée (moi j’en ai  mis beaucoup sur mes pâtes, j’ai adoré ce goût acidulé!)

J’ai servi mes spaghettis avec une tranche de gigot d’agneau qui se mariait très bien avec l’ensemble.

Bon appétit!

COCKTAIL AU LIERRE TERRESTRE

Le lierre terrestre continue à bien pousser dans mon carré de pelouse qui n’en a que le nom, depuis que j’interdis à quiconque de tondre à cet endroit là.

Après les petits sablés de la semaine dernière, j’ai cherché quelle recette je pourrais bien expérimenter, parce que son goût un peu mentholé/poivré m’avait plu. Je suis tombée sur un apéritif qui m’avait l’air fort sympathique.

Après tout, ce n’est pas parce qu’on cuisine les herbes sauvage qu’on est forcément triste et que la cuisine que l’on prépare doit être ennuyeuse. Non, manger les herbes sauvages ne se résume pas à brouter de l’herbe insipide. Je suis gourmande, et j’aime me faire plaisir quand je mange ou quand je bois. Les goûts nouveaux m’attirent aussi. La cuisine des herbes sauvages offre la variété que je recherche, tout en étant gratuit.

Dans la recette, il faut du jus de pomme, j’ai pris l’excellent jus de pomme “Moi, moche et bon”. Cette marque a été créée à Strasbourg par des étudiants férus d’antigaspillage. Les pommes “moches”, jetées habituellement par les producteurs parce qu’elles ne correspondent pas aux normes de beauté des grandes surfaces, trouvent là un excellent débouché. Je soutiens leur action depuis le début.

Ingrédients:

  • Une poignée de lierre terrestre
  • ½ bouteille de vin blanc sec
  • 25cl de jus de pommes bio
  • 2 cuillères à soupe de sucre
  • Eau gazeuse
  • Citron

Préparation:

  • Bien laver le lierre avec de l’eau vinaigrée (trois rinçages pour moi). Comme j’avais beaucoup de racines tout le long des tiges, j’ai finalement enlevé les feuilles de leur tige et c’était un vrai plaisir de sentir sur mes doigts cette odeur forte de menthe poivrée.
  • Mélanger dans une carafe le vin, le jus de pomme, le sucre et le lierre terrestre.
  • Laisser macérer une heure au frais.
  • Mixer grossièrement le lierre (attention j’ai utilisé le mixer plongeant et il faut y aller doucement sinon le liquide déborde)
  • Filtrer la boisson
  • Servez  très très frais avec un peu d’eau plate ou gazeuse selon les convives (pas beaucoup, sinon la boisson n’a plus de goût). J’ai aussi testé le crémant et le champagne, c’est délicieux!!!
  • Laissez le citron à disposition

A votre santé!!

PETITS SABLES (BREDELE) AU LIERRE TERRESTRE

Depuis que j’ai arrêté de vouloir gâcher la richesse de mon jardin en lui imposant ma propre vision de qu’il devait être, j’ai redécouvert qu’il était incroyablement généreux avec moi.

Et je me rends compte qu’il ne faut parfois pas aller très loin, mais juste regarder à ses pieds, et faire preuve de la curiosité des enfants, pour disposer de plantes comestibles.

En ce moment mon jardin m’offre des framboises par kilos (j’adore ça!) et des groseilles.

Et puis, dans mon petit potager (sans engrais ni pesticide), poussent mes légumes, mais aussi au même endroit le pourpier et le lierre terrestre.

Le lierre terrestre pousse habituellement plutôt en zone humide et aime les lisières ombragées des forêts, mais il s’accommode aussi de zones herbeuses et plus ensoleillées, la preuve.

Les feuilles se présentent opposées par paires sur des tiges plus ou moins carrées. Ces feuilles sont en forme de cœur ; elles sont souvent légèrement duveteuses, leurs bords ont des crénelures arrondies régulières, elles sont généralement vert foncé sur le dessus mais peuvent aussi être légèrement violacées.

Rampant, il se répand assez rapidement par stolons et peut devenir envahissant.

Chez moi il n’est pas encore en fleur mais cela ne saurait tarder. Ses fleurs sont petites et bleues. Elles se consomment aussi.

Comme la plupart des plantes sauvages, le lierre terrestre est empli de principes actifs, dont la vitamine C.

Pour cette recette, je me suis inspirée de l’excellent blog « mauvaises herbes et graines de voyou », où les photos des plantes et des mets sont tout simplement une tuerie !

 

Ingrédients :

  • 180g de beurre
  • 180g de sucre roux
  • 2 jaunes d’œufs
  • 250g de farine
  • 12g de lierre terrestre haché finement.

 

Préparation :

  •  Lavez bien le lierre (comme le pourpier, qui pousse au ras du sol, je le lave dans trois eaux vinaigrées)
  • Mélanger tous les ingrédients jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène.
  • Laisser reposer au frais 1h minimum
  • Étaler la pâte sur environ ½ cm d’épaisseur.
  • Découper à l’aide d’un emporte-pièce rond  (en bonne alsacienne, je prends des formes à bredele) et disposer sur une plaque.
  • Enfourner environ 10 mn à 180° (vérifiez la cuisson, les sablés doivent être légèrement brunis mais pas trop)
  • Laissez refroidir

 

Dégustez !