SALADE DE LENTILLES AU POURPIER ET TOMATES SECHEES

Je dois avouer que je suis un peu à court d’idées pour les repas froids exigés par cette canicule qui dure depuis plusieurs semaines chez nous.

Oh je sais, il y a des centaines de possibilités, mais finalement vous savez bien qu’on cuisine toujours la même chose.

Je me suis donc souvenue d’une salade de lentilles que je fais parfois, qui ne fait pas l’unanimité dans la famille mais que j’aime bien. En fait, j’ai découvert les lentilles en salade il y a quelques années au cours d’un grand barbecue où chacun devait amener quelque chose à manger. J’avais bien déjà vu des recettes, mais les lentilles étaient  dans mon esprit indéfectiblement liées aux plats roboratifs de l’hiver. Je voyais mal leur saveur douce se transformer en salade. Eh bien j’avais tort! c’est super bon 🙂

Les lentilles sont pleines de protéines, de fibres et peu glycémique. Mélangées avec du pourpier plein de vitamines, cette salade est un régal pour le corps. Leur saveur douce s’accommode bien de l’amertume du pourpier et de celle du vinaigre balsamique.

Cette salade est très simple à réaliser.

Ingrédients:

  • une grosse poignée de pourpier
  • 150g de lentilles (j’ai pris des brunes, j’aurais bien voulu tester des corail pour ajouter une touche de couleur)
  • 3 tomates séchées
  • 2 gousses d’ail
  • huile d’olive
  • vinaigre balsamique
  • sel, poivre

Préparation:

  • Lavez les lentilles
  • Faites les cuire entre 25 et 30 mn.
  • Pendant ce temps, ôtez les tiges les plus grosses du pourpier
  • Lavez les feuilles dans de l’eau vinaigrée
  • Émincez l’ail
  • Faites le revenir dans un peu d’huile d’olive
  • Ajoutez le pourpier et les tomates coupées en morceaux, continuez la cuisson à feu doux quelques minutes
  • Mélangez les lentilles cuites, le pourpier, l’ail et les tomates.
  • Lorsque le mélange est tiède ajouter l’huile d’olive, le vinaigre balsamique, le sel et le poivre à votre goût (Je ne donne pas de détails pour les assaisonnements car chez nous chacun se sert et mets dans les salades, nature au départ, ce qui lui plait).
  • Mettez la salade au réfrigérateur.

Elle doit être bien fraîche pour être bonne.

 

 

 

FOUGASSE AU SERPOLET, TOMATES SÉCHÉES ET LARDONS

Ce matin, à la fraîche, je suis allée chercher de nouvelles plantes à cuisiner.  Je me suis volontairement perdue dans un coin où je ne vais plus très souvent, mais où je sais y avoir des fleurs.

Je n’ai pas trouvé vraiment ce que je cherchais (mauve, bouillon blanc), mais je suis tombée sur du serpolet.

Pendant très longtemps, j’ai été persuadée que le serpolet n’existait pas. C’était le met préféré des lapins de mes livres d’enfant, mais je n’en n’avais jamais entendu parler à d’autres occasions, alors que nous nous promenions souvent avec mes parents et que nous connaissions le nom des fleurs.

Et puis un jour d’été, dans les Vosges, la chaleur a exhalé un parfum de thym. J’ai cherché d’où venait cette agréable odeur et j’ai ramassé une plante couvre sol, que j’ai ramenée à la maison pour faire des recherches dans mes livres. Du serpolet! Cela existait donc. Quelle découverte!

Je ne pensais pas du tout en trouver ce matin, car, si je sais encore où le trouver dans nos montagnes, je n’avais pas idée de l’endroit où il pourrait pousser par ici. En fait l’herbe aussi bien que les terrains plutôt arides et le bord des chemins semblent lui réussir. Il n’est pas bien difficile à reconnaitre, et si vous avez un doute, froissez un brin dans vos doigts et humez, ça sent bien le thym!

Forte de ma trouvaille, j’ai cherché des recettes. J’avais dans l’idée de faire  une viande grillée, qui se serait bien accommodée des 35 degrés prévus aujourd’hui. Et puis j’ai trouvé une recette de fougasse. L’idée d’allumer mon four ne me disait trop rien, mais la fougasse  cadrait bien avec la température, faisait vacances et « sud ».. et puis se grignote à tout heure. Va pour la fougasse donc.

Ingrédients:

  • 1 poignée de feuilles de serpolet frais ou séché (frais les feuilles sont tendres)
  • 400 g de farine
  • 25 cl d’eau tiède
  • 1 sachet de levure de boulanger
  • 200 g de lardons
  • quelques tomates séchées
  • 5 cl d’huile d’olive (je l’ai remplacée par l’huile dans laquelle marinait les tomates, pour plus de goût)
  • Sel, poivre

Préparation:

  • Coupez les fleurs et les racines de serpolet s’il y en a.
  • Lavez les tiges avec leurs feuilles dans 3 eaux vinaigrées pour ôter les bactéries (ne faites pas comme moi, lavez les branches entières avant d’ôter les feuilles, et non après, car les feuilles sont toutes petites et collent aux doigts)
  • Otez les feuilles de la tige: il suffit de pincer la tige en haut d’une main et de glisser avec l’autre le long de la tige, les feuilles se détachent toutes seules.
  • Réservez
  • Versez dans un bol l’eau tiède.
  • Ajoutez le levure.
  • Attendez 5 mn que la levure se dissolve, remuez.
  • Pendant ce temps versez la farine, le sel, poivre et l’huile dans un saladier.
  • Ajoutez lentement l’eau et la levure
  • Mélangez avec un batteur ou un fouet (ou une machine à pâte si vous avez) puis avec vos mains jusqu’à ce que la pâte soit bien élastique et se décolle de vos mains.
  • Formez une boule et laissez reposer une heure dans le saladier recouvert d’un linge humide à température ambiante
  • Reprenez votre boule de pâte, intégrez les reste des ingrédients: serpolet, tomates coupées en petits tronçons, lardons. Travaillez.
  • Étalez votre pâte sur une plaque du four recouverte de papier cuisson.
  • Donnez lui une forme rectangulaire
  • Avec un couteau, faites des grandes entailles que vous écartez au doigt.
  • Laissez reposer  et regonfler encore 30 mn.
  • Badigeonnez votre pâte d’huile d’olive.
  • Faites cuire environ 30 mn à 180°

Dégustez chaud ou froid.

 

RISOTTO AU PLANTAIN

C’est la pleine saison du plantain.

Le plantain, qu’est ce que c’est? On le connait tous, même si c’est de loin.

Il en existe 250 variétés mais je ne vais vous présenter que deux d’entre elles: le plantain majeur, et le plantain lancéolé.

Le plantain majeur s’étale dans nos pelouses et dans les friches. Les feuilles sont larges et plates. Les racines bien accrochées à leur lopin de terre. Je l’ai laissé pousser dans ma nouvelle plate-bande au milieu de mes fleurs, prenant garde à enlever d’autres « mauvaises » herbes mais pas lui.

 

 

Le plantain lancéolé se trouve partout, sur le bord des chemins, dans l’herbe et notamment en ce moment dans les larges espaces verts de nos villes ou villages, où ses inflorescences se dressent fièrement. En fait, on ne voit qu’elles ou presque dans les espaces verts tondus. Tournez la tête à un feu rouge, vous voyez ces petite boules sombres sur leur tige épaisse et droite? C’est du plantain lancéolé.

 

 

 

C’est une des mauvaises herbes les plus faciles à reconnaître. Pleine de vertus, toute la plante se mange et vous ne risquez pas de la confondre avec une plante toxique. Elle a comme un goût de champignon.

Lorsque je parle de plantain j’obtiens plusieurs réactions une fois que le nom est relié à une réalité identifiée: de l’indifférence… du rejet: « c’est pour les lapins, je ne vais pas manger ça! (clin d’œil à ma cousine), ou pour les jardiniers, un ennemi difficile à éradiquer. Et puis, comme moi, le souvenir de batailles rangées au bas de nos immeubles en bordure de ville. Nous cueillions les inflorescences avec leur tiges, faisions une boucle avec la tige autour des fleurs et visions nos adversaires: en poussant avec la tige, la fleur devient un petit projectile. En lavant mes plantains j’ai ai lancé une à mon fils de 21 ans qui sait encore parfaitement comment ça fonctionne! Les ordinateurs n’ont donc pas complètement fait oublier les plaisirs simples, je m’en réjouis! 🙂

Les températures sont redevenus supportables et l’on peut à nouveau cuisiner. Chic, j’avais envie d’un risotto. J’adore ça et, même si pendant longtemps j’ai cru que c’était trop compliqué pour moi, j’ai découvert que non, c’est juste long …..et délicieux. Même mon fils s’y est mis.

Pour cette recette il vous faut du temps, ou bien prévoir de la réaliser en  deux fois: le tri du plantain est long (il en faut beaucoup, et les feuilles sont légères), et la préparation du risotto également. Prévoyez de préparer cette recette un jour où vous n’êtes pas pressé. En tout j’ai mis presque une heure et demie.

Ingrédients pour 4 personne (ou trois gourmands):

  • 100g de feuilles de plantain majeur ou lancéolé (j’avais un gros sac plein de feuilles, tiges et inflorescences, le plantain de mon jardin n’a pas suffit)
  • 300 g de risotto
  • 20 cl de vin blanc sec
  • 20 cl de crème fraiche
  • 3 gousses d’ail
  • 3 échalotes
  • 1l de bouillon (les recettes prévoient moins mais je suis toujours obligée de rallonger avec de l’eau, donc prévoyez large, quitte à ne pas tout utiliser)
  • 150 g de parmesan (ou plus pour les gourmands)
  • huile d’olive, sel, poivre

Préparation:

1ère étape si vous décidez de réaliser cette recette en deux fois:

  • Triez les feuilles de plantain (ça prend du temps pour obtenir 100 g). Coupez la base la plus dure pour les feuilles matures. (J’avais cueilli toute la plante car j’ai gardé les inflorescences de plantain lancéolé pour une autre recette, vous pouvez en profiter pour faire de même)
  • Coupez les feuilles en grosses lamelles
  • Faites les blanchir trois fois. Elles resteront ainsi bien vertes, et toute suspicion de bactérie sera ôté. (Parfois, je me dis que j’en fait trop pour nettoyer ces plantes qui poussent au ras du sol, alors que je n’ose imaginer combien de traitements et de manipulations avec des mains pas forcément ragoûtantes subissent mes fruits et légumes que je me contente de rincer à l’eau). Bref.
  • Réservez.

2e étape:

  • Pelez et hachez ail et échalotes.
  • Faites blondir l’ail et les échalotes dans l’huile d’olive
  • Ajoutez les feuilles de plantain et laissez réduire à feu doux 10 mn.
  • Ajoutez le riz et laissez-le devenir transparent.
  • Ajoutez le vin blanc, sel, et poivre
  • Lorsque le vin  est absorbé ajoutez des louches de bouillon l’une après l’autre en laissant au risotto le temps d’absorber le bouillon entre chaque louche.
  • Lorsque le risotto est tendre, terminez par la crème fraiche.
  • Goûtez et rectifiez l’assaisonnement
  • Servez avec le parmesan à volonté dans un ramequin.

Mes enfants et moi nous sommes régalés!

 

 

EST-CE QUE CA SE MANGE?

Le manque de temps, la canicule actuelle, quelques soucis de santé (rien de grave), m’obligent à me tourner vers mon petit jardin moitié ville moitié campagne pour trouver des idées de plantes sauvages à cuisiner. Je me balade, le nez au ras de l’herbe (mon voisin se demande ce que je fabrique), et je cueille les plantes qui ont échappé à la tondeuse ou qui envahissent le potager, mes fleurs et globalement tout carré de terre laissé en friche. C’est que c’est solide et rebelle ces machins-là!! Mon jardin reste tout de même un jardin, je suis alsacienne, et ici on ne badine pas avec la rectitude et la propreté,non mais alors!

Je marche donc lentement, repérant toute feuille et fleur que je n’ai pas encore goûté, ou dont je ne connais pas encore les vertus et je me demande « est ce que ça se mange? ». Je n’ai pas encore la loupe de Sherlock, et il me manque sa pipe et son chapeau, mais je pars néanmoins à la recherche d’indices, loin des séries genre «  »les expert » et de leur machines, je fais ça plutôt « à l’ancienne » 🙂

Je trouve un plaisir simple et oublié à coller mon nez au ras du sol, à la même hauteur que les yeux des enfants, pour regarder avec leur innocence ces plantes honnies de tout jardiner amateur qui se respecte.

Je retrouve mon enfance, qui remonte à l’époque où les villes se construisaient encore mais où les immeubles jouxtaient les champs qui étaient notre terrain de jeu. Je connaissais déjà plein de plantes, finalement, mais cela paraissait normal, on les côtoyait, on les regardait on les connaissait. Même mes fils qui habitent pourtant avec moi cette maison depuis 17 ans,  ne font plus partie de cette génération.

Je me rends compte aussi que, pour mes amis des villes, la cuisine que je propose fait appel à des plantes inconnues ou difficiles à trouver (et pourtant elles ne sont jamais loin, ces plantes). Quel dommage!

Ce matin, j’ai cueilli de la brunelle, je me suis gardé d’enlever le plaintain qui pousse dans mes fleurs, en prévision d’une salade, d’une omelette ou d’un risotto à venir, et je surveille les feuilles qui repoussent année après année dans mes pivoines pour vérifier si il s’agit bien de consoude. Pas question de m’intoxiquer!

Mon jardin, que j’aimais déjà parce que je ne peux pas vivre sans nature et espace, et bien plus riche que je ne le pensais. Il m’enrichit l’âme, du coup.  Merci la nature.