DESSERT D’AUTOMNE AU KAKI ET AU LIERRE TERRESTRE

J’aime les fruits exotiques, mais ni leur prix ni leur empreinte carbone à laquelle je suis de plus en plus sensible ne me permettent d’en acheter souvent.

Sauf qu’en ce moment comme fruits il me reste les pommes et les poires desquelles je ne suis pas fan, et les raisins, que j’aime mieux. Les clémentines, et les oranges ce sera pour plus tard. Donc, l’autre jour quand j’ai vu des kakis, dont la saison est courte, à petit prix dans mon magasin, j’ai craqué.

J’ai cherché comment les marier et j’ai trouvé un dessert tout coloré et plein de pep’s. J’ai remplacé la menthe par du lierre terrestre qui pousse toute l’année, ajouté quelques fleurs du jardin (la douceur exceptionnelle de ce derniers jours a fait refleurir quelques primevères et pâquerettes) et le tour était joué.

 

 

 

 

 

Ingrédients par personne:

  • 3 càs de fromage blanc ou yaourt à la grecque
  • 1/2 kaki
  • quelques feuilles de lierre terrestre
  • 1/2 citron
  • 1 càs de confiture de sureau (ou de miel ou d’une autre confiture pour sucrer un peu le fromage blanc)

Préparation:

  • Faites macérer les feuilles de lierre terrestre dans le jus de citron
  • Epluchez le kaki, coupez-le en deux et ôtez les filaments du milieu, puis coupez le en morceaux dans le sens de la longueur
  • Egrenez la grenade
  • Dans un bol mettez le fromage blanc, puis le miel ou la confiture (ou même du sirop d’érable)
  • Disposez les tranches de kaki, puis une cuiller à soupe de grains de grenade
  • Ajoutez une cuiller de lierre terrestre égoutté et coupé en lanière
  • Décorez avec des fleurs comestibles de saison: primevères, pâquerettes, bourrache, capucines, pensées

Le mélange de la douceur du kaki avec le côté acidulé de la grenade et du lierre au citron est étonnant!

 

 

 

 

VELOUTE DE FLEURS ET FEUILLES DE CAPUCINES

Oui je sais, les capucines ne sont pas sauvages. Mais moi je les aime ces fleurs dans lesquelles on peut tout consommer et j’ai envie de vous faire partager mes recettes.

Je devrais renommer mon blog vous croyez? 😉  « jecuisinesauvageettouteslesfleurscomestibles »?

La capucine, donc, qu’on consomme habituellement en salade ou en buddha bowl comme ici, mais aussi en câpres dont voici la recette ici , pousse en automne et s’étale comme une reine chez moi quelle que soit la météo. Et chez vous?

Je croyais que la capucine était une fleur d’été mais pas chez moi. J’ai toujours des capucines grimpantes, et cette année j’ai tout simplement laissé les graines se replanter toutes seules au potager.

J’aime son goût fort et poivré et la couleur des fleurs qui illuminent les préparations. La capucine a aussi bien d’autres propriétés, dont (entre autres) antibiotiques , anti-inflammatoires et cicatrisantes!

Cette fois-ci c’est dans un petite fascicule acheté à l’Abbaye de Valloires dans la Somme que j’ai trouvé cette recette. Le restaurant de cette abbaye y cuisine les fleurs et herbes sauvages (que j’ai goûté bien sûr!) de façon extrêmement bien présenté (voir la photo), mais cette soupe se retrouve aussi sur Marmiton, ce que je découvre.

 

 

 

 

 

Je ne suis vraiment pas une fan de soupes, mais le temps pluvieux voire pourri (il faut le dire), de ces dernières semaines donne envie de recettes cocooning. Je sais bien qu’on a attendu la pluie tout l’été et que chez nous qui nous fournissons en eau dans la nappe phréatique, la reconstitution des réserves est impérative. Mais quand même! 😉

Ingrédients pour 4:

  • 100g de pommes de terre cuites
  • 1 l d’eau
  • 1 oignon rouge
  • 1 belle poignée de capucines (feuilles et fleurs) + quelques fleurs pour la déco
  • sel poivre
  • 1 noix de beurre
  • Crème fraîche épaisse selon vos goûts

Préparation:

  • Epluchez vos pommes de terres, lavez-les et coupez -les en morceaux
  • Hachez l’oignon
  • Lavez vos capucines et supprimez les fleurs et feuilles où il y des des pucerons (chez moi il n’y a plus rien, ils ne doivent pas aimer la pluie ou bien c’est trop tard dans la saison)
  • Faites fondre le beurre dans une casserole
  • Ajoutez l’oignon haché que vous faites blondir quelques minutes
  • Ajoutez les pommes de terre et les capucines entières
  • Recouvrez d’eau, salez et poivrez et laissez cuire à feu doux entre 30 et 40 mn
  • Mixez bien et ajoutez la crème fraîche
  • Servez en décorant vos assiettes de fleurs de capucine
  • La capucine cuite est beaucoup plus douce que crue, il vous faudra peut-être rectifier l’assaisonnement.

Avec du pain aux noix et un peu de fromage, ça sera un régal.

 

 

PAIN D’AUTOMNE GOURMAND AUX NOIX, NOISETTES, RAISINS SECS ET BAIES D’ARGOUSIER

L’an dernier la récolte des fruits , y compris sauvages, en Alsace était exceptionnelle. J’ai cru que c’était pareil partout et me suis demandée pourquoi le prix des fruits dans le commerce restait aussi élevé. Et puis, un détour chez des amis à Rennes durant nos vacances m’a fait prendre conscience que ce qui était vrai chez nous ne l’était pas ailleurs: pas un seul fruit chez eux!  Je suppose que cela dépendait du degré de maturité des fleurs ou fruits au moment des gelées printanières de 2018.

Cette année on est loin des récoltes record de l’an passé. La pluie du printemps avait, par contre donné de magnifiques fleurs, avant que tout ne flétrisse avec la canicule et la sécheresse.

Bref, tout ça pour dire (vous admirerez l’introduction 😉 , que j’ai encore un plein panier de noix de l’an passé et quelques noisettes. Je me suis enfin décidée à les ouvrir et à les mettre en pot pour les utiliser plus facilement (mon fils qui cuisine parfois aussi a la flemme et préfère en acheter, ce qui m’a décidée à m’y coller).

Ça m’a donné envie de chercher une idée de recette pour les utiliser, parce que oui, les noix sont sauvages, ainsi que les noisettes, en tout cas les miennes!  Et comme j’ai ramené de la Baie de Somme des baies d’argousier séchées, j’ai eu envie de tout mélanger dans un gâteau ou un pain. J’ai choisi ce dernier, que j’ai réalisé dans ma machine à pain, mais je vous donne la recette pour le faire manuellement,  ce ne sont pas les mêmes quantités que pour ma machine à pain. Si vous utilisez une MAP, référez vous aux quantités indiquées pour le pain aux noix

Par contre, comme ce n’était pas prévu, je n’avais pas de farine complète sou la main, qui se marierait sans doute mieux avec le mélange. Et je n’ai pas mis de sucre, qui existe parfois dans ce type de recettes.

C’est un pain qui se mange avec de bonnes confitures (d’argousier, de sureau ou de mûres  en ce moment pour moi, miam), en en-cas régénérant pour les moments de sport ou même avec des figues et du foie gras, puisqu’il n’est pas trop sucré.

Ingrédients:

  • 300 grammes de farine complète
  • 200 grammes de farine blanche
  • 1 cube de levure fraîche de boulanger ou 1 sachet de levure 
  • 30 cl d’eau tiède
  • 1 pincée de sel
  • 1 poignée de noix
  • 1 poignée de noisettes
  • 1 poignée de raisins secs
  • 1 poignée de baies d’argousier

Préparation:

  • Nettoyez les baies d’argousier
  • Concassez grossièrement noix et noisettes, réhydratez les raisins
  • Dans un petit bol, versez votre levure (uniquement si vous utilisez de la déshydratée) et mélangez-la avec 2 cuillères à soupe d’eau tiède. Laissez reposer environ 10 minutes jusqu’à ce qu’elle fasse des petites bulles de fermentation.
  • Dans un saladier (ou au robot), mélangez les farines.
  • Ajoutez la levure et l’eau très progressivement et commencez à pétrir (à la main ou au robot).
  • Quand vous commencez à avoir un peu d’homogénéité, ajoutez le sel. Pétrissez progressivement pour incorporer tous les ingrédients. Incorporez ensuite les noix, noisettes, argouses et raisins.
  • La pâte ne doit pas coller à la main et être très élastique
  • Formez une boule, recouvrez votre saladier de farine et déposez-y la boule de pain. Couvrez de film étirable et laissez lever 1h dans un endroit tiède (sur le dessus d’un radiateur par exemple)
  • Au bout d’1h, la pâte doit avoir doublé de volume.
  • Pétrissez-la à nouveau sur un plan de travail fariné afin d’en chasser l’air, on appelle cela « dégazer ». Formez ensuite une belle boule de pâte que vous déposez sur un papier cuisson sur la plaque du four.
  • Mouillez avec un peu d’eau la pâte, et faites y de jolies entailles avec un couteau aiguisé. Farinez et laissez lever de nouveau une heure.
  • Allumez votre four thermostat 230°
  • Faites cuire environ 30 mn (baissez si la croûte brunit trop)

CONFITURE DE BAIES D’ARGOUSIER

Les voyages forment la jeunesse, dit-on. Et bien pas que, ils forment la vieillesse aussi et les cueilleurs encore plus.

Je viens de passer quelques jours en Baie de Somme, merveilleux endroit lorsqu’il fait beau, ce qui, hélas, n’a pas été toujours le cas. Durant notre balade au phare d’Hourdel pour aller voir les phoques, j’ai remarqué sur la plage pas mal de buissons recouverts de dizaines de baies oranges. Mon renifleur de bon plans m’a dicté qu’il devait s’agir de baies comestibles (j’avais dû en voir en photo au cours de mes recherches et mes lectures), et mon livre sur la faune et flore que je trimballe partout me l’a confirmé. Je n’ai pas pu en cueillir, et encore moins la cuisiner, les locations de vacances ne se prêtent pas à faire la cuisine. mon livre me dit qu’elle pousse aussi en Alsace, mais je n’en ai jamais vu!

Cependant, la baie d’argousier semble une spécialité de là-bas, car les magasins de spécialités locales regorgent de préparations à la baie d’argousier: sirops, confitures, vinaigres, tisanes, pâtés, gâteaux, sablés, savons, crèmes et j’en passe.

J’ai donc acheté la confiture, d’un joli orangé plein de pep’s., . et des baies séchées pour faire des gâteaux. Et ça tombe bien parce que du pep’s elle en contient la baie d’argousier!

Pleine de vitamine C, bien plus que l’orange, et proche du cynorhodon, elle contient également de la vitamine A, E et F, des acides aminés, du fer et du magnésium. Elle est bonne pour la peau, le foie, les neurones, l’hypertension, etc…

A consommer donc sans aucune modération. Avec le cynorhodon, voici deux baies à consommer à l’automne pour faire le plein  d’énergie pour l’hiver.

Ingrédients:

  • 1 kg de pulpe
  • 1 kg de sucre
  • un peu d’eau

Préparation:

  • Lavez les fruits
  • Faites les éclater dans un fond d’eau
  • Pesez la pulpe ainsi obtenue
  • Ajoutez les même poids de sucre
  • Faites cuire 15 mn (vérifiez avec le test de l’assiette si c’est pris)
  • Mettez en pot

 

 

ARBOULASTRE OU QUICHE MEDIEVALE AUX HERBES AROMATIQUES SAUVAGES

Voici encore une belle découverte que je m’empresse de vous faire partager: une quiche médiévale à tout!

En fait, je suis partie en vacances et nous avons fait un détour par le chantier médiéval de Guédelon. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un projet démarré en 1995 et qui a pris de l’ampleur depuis, d’un château médiéval reconstruit avec les techniques de l’époque. Le château a bien avancé, et s’est entouré des échoppes et des ateliers des artisans nécessaires à sa construction: tailleurs de pierre, carriers, charpentiers, maçons, etc… Passionnant. Il y a bien sûr un jardin médiéval, et un boulanger (un talmelier disait-on à l’époque) qui fabrique du bon pain d’épeautre. Il se dégage de ce chantier, qui résonne du bruit des marteaux sur les pierres ou le métal,  des scies et des coups de hache sur le bois, une paix incroyable. L’on retrouve le sens de choses, chaque mouvement et chaque action est réalisé dans le but de construire, rien de superflu n’est créé. Le temps se compte autrement, à dimension humaine. Bien sûr, dans ce contexte, je ne pouvais que m’intéresser aux légumes oubliés et aux jardins de simples médiévaux

J’ai donc découvert une recette miracle, celle de l’arboulastre. Il s’agit d’une sorte de « quiche à tout », qui se mange aussi bien chaude que froide, et en toute saison, avec des herbes aromatiques cultivées ou sauvages du moment, de quoi laisser place à son imagination! Attention toutefois à vos mélanges car certaines herbes ont un goût plus prononcé que d’autres et peuvent masquer le goût des autres plantes. Vous pouvez aussi ajouter des herbes cultivées pour ajuster le goût de votre mélange (persil par exemple), ou des herbes au goût moins prononcé pour faire du volume (ortie par exemple)

 

 

 

 

 

Ingrédients:

Pour la pâte brisée:

  • 300 g de farine
  • 100 g de beurre en dés et en pommade
  • 1 càc de sel
  • 80 ml d’eau

Pour le dessus:

  • 4 oeufs
  • 100 g de gruyère râpé ou  de comté râpé
  • des herbes à votre convenance (épinards sauvages, chénopode bon henri, serpolet, fenouil sauvage, oseille, menthe sauvage, lierre terrestre, fenouil sauvage, achillée mille-feuilles, etc…)
  • sel, poivre
  • 250 ml de crème fleurette
  • 150 g de gruyère râpé ou comté râpé

Préparation:

Pâte brisée:

  • Mélanger la farine et le sel, puis le beurre.
  • Malaxez du bout des doigts jusqu’à obtenir une sorte de semoule grossière
  • Ajoutez l’eau petit à petit jusqu’à obtenir une pâte lisse
  • Faites-en une boule
  • Filmez-la  et laissez reposer une nuit ou au moins quelques heures
  • Sortez ensuite la pâte, étalez-la et mettez  dans le moule à tarte (grand ou plusieurs petits)

Pour le dessus:

  • Battez les oeufs en omelette et ajoutez la crème fleurette
  • Lavez les herbes sauvages, enlevez les tiges et hachez les grossièrement
  • Mélangez à l’appareil et ajoutez le gruyère
  • Versez sur la pâte brisée
  • Mettez à four chaud (210° ) pendant 25 à 30 mn

Servez avec une salade.

 

 

MILLEFEUILLE DE POMMES AUX FRUITS DE BERCE

Voici encore une recette avec des pommes. Et ce n’est peut-être pas fini 😉 , car ce que je teste et concocte dépend autant de mes trouvailles que de mes envies et de mes gourmandises.

J’ai vu cette recette sur la page Facebook de « Plantes sauvages et médicinales Couplan ». Si vous ne connaissez pas François Couplan, il s’agit du « pape » des plantes sauvages, éthnobotaniste de renom qui a eu l’intelligence de redécouvrir les plantes oubliées il y a une vingtaine d’années. Il a publié plusieurs livres et j’en ai deux pour ma part, simples et bien faits: « Déguster les plantes sauvages » et « Guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées ». C’est à partir des éléments trouvés dans le deuxième que j’avais fait le tableau récapitulatif des bienfaits des plantes sauvages.

Il a eu également la gentillesse de s’abonner à mon groupe facebook et de commenter parfois.

Bref voici donc une recette gourmande avec les fruits de la berce , plante que j’ai découvert l’an dernier,  et dont les fruits au goût d’agrume font désormais partie de mes plantes préférées.

Je vous ai déjà indiqué dans une précédente recette comment reconnaître la berce ( ici )

Je crois d’ailleurs qu’un de ces jours je vais modifier la structure du blog au fur et à mesure que les recettes s’empilent: une page par plante avec les propriétés, les moyens de la reconnaître puis la liste des recettes. Ce n’est pas pour tout de suite, ça prend un peu de temps, mais ça permettrait d’avoir toujours à disposition tout ce qu’il faut savoir sans être obligé de revenir sur d’autres recettes pour avoir les éléments d’information.

Donc pour aujourd’hui, voici une recette simple. Les fruits de berce sont meilleurs verts (on en trouve encore en montagne, car leur parfum d’agrume est plus puissant, mais les fruits séchés peuvent encore être odorants). En tout cas la berce commune se trouve à peu près partout et souvent en grande quantité.

Ingrédients pour 4:

  • 4 pommes
  • 1/2 citron
  • 150 g de sucre
  • 1 càs de vinaigre de cidre
  • 1 poignée de fruits de berce

Préparation:

  • Epluchez les pommes
  • Coupez-les en 4 et enlevez les pépins
  • Coupez-les en tranches de 2 mm environ  (ou utilisez comme moi le pèle pommes c’est plus facile )
  • Faites étuver à la poêle doucement quelques minutes 2/3 des tranches de pommes (elles doivent rester fermes), et citronnez le tiers restant pour qu’il ne noircisse pas
  • Nettoyez les fruits de berce et ciselez les finement
  • Faites un caramel avec le sucre à sec. Lorsqu’il a blondi, ajoutez très lentement le vinaigre de cidre pour le détendre.
  • Ajoutez les fruits de berce et mixez le tout pour obtenir une sauce épaisse. (Mixez bien sinon les fruits de berce ne seront pas bons à croquer)
  • Montez le mille feuille en alternant tranches de pommes cuites, crues et sauce.

 

Pour les gourmands on peut ajouter de la glace à la vanille, ou remplacer le caramel maison par le caramel au beurre salé à mixer avec la berce

Vous pouvez aussi tester au four: monter le millefeuille cru, mettre les pommes dans un plat et faire cuire.