MUFFINS AUX POMMES ET FAINES DE HETRE

Au fur et à mesure que je découvre la richesse des plantes sauvages, je me demande à quel moment nous avons arrêté d’en consommer certaines, oublié même leur existence et leur goût. Qu’est-ce qui a fait qu’à un moment, nous avons choisi de cultiver certaines plantes au détriment des autres? Facilité? sensibilité aux maladies? Manque de rendement? Goût?

Par manque de temps, dans cette société qui court sans cesse, nous allons au plus facile. Chercher, cueillir, nettoyer, trier, éplucher les plantes ou les fruits prend du temps, c’est vrai. Et en ville trouver des plantes relève d’une démarche active de recherche en forêt ou montagne. Mais pourquoi même les agriculteurs ou les forestiers ont -ils oublié la richesse de leur sol?

Pourquoi, parmi les arbres à fruits a-t-on, par exemple, oublié le hêtre? Pourtant il est commun dans nos forêts. Il aurait, comme le châtaignier, le noisetier et le noyer, pu être cultivé et ses fruits consommés. D’autant que son goût est proche de la châtaigne. On en fait une excellent huile, dont le goût est proche de la noix et qui se bonifie en vieillissant, ce qui est étonnant. Pourtant elle est très rare. Comme la plupart des plantes sauvages, il était consommé en grande quantité autrefois (par les grecs par exemple), et l’huile qui en était tirée servait à l’éclairage et à faire du savon.

Je ne saurai sans doute jamais mais bon, en tout cas, je sais maintenant que c’est comestible et bon.

Cette année est une année à fruits et le hêtre ne fait pas exception. D’autant qu’il donne des fruits après des températures estivales chaudes, ce qui a été le cas, on ne peut pas dire le contraire, cette année. Quand vous trouvez des cupules (bogue) au sol, il suffit de se baisser pour ramasser tout ce dont vous avez besoin.

Les faines qu’est ce que c’est? Ce sont les fruits du hêtre. Comme pour les châtaigniers, les graines se trouvent dans une cupule (bogue en plus petit) pleine de piquants, à raison de deux ou trois graines par fruit. Elles ressemblent à la châtaigne en plus petit et plus allongé. Riches en lipides (d’où l’huile), elles peuvent être toxiques mais crues et en consommation excessive, ce qui sera rarement le cas.

 

 

 

 

Cuisson et épluchage:

Prévoir le double en cueillette du poids nécessaire: entre les hôtes et les peaux, c’est ce que vous perdrez (moins si les faines ne sont pas  « habitées », plus si vous n’avez pas de chance).

Lavez-les et mettez-les dans un récipient plein d’eau pour les trier: les fruits sains tomberont au fond, les fruits avec un habitant flotteront.

Ensuite, faites les bouillir quelques minutes dans l’eau pour  les éplucher ( un peu plus longtemps pour les cuire). Elles s’épluchent ensuite très facilement sans se brûler les doigts. Plus petites que les châtaignes, leur peau est aussi plus souple. Prévoyez cependant du temps pour le faire: devant un bon film ou en discutant en famille, le temps passe vite.

Vous pouvez ensuite les torréfier à la poêle et les consommer telles quelles en apéritif, sur des salades, ou dans des préparations plus élaborées comme ici des muffins, dont j’ai trouvé la recette sur l’excellent site Mon Chalet en morvan qui m’inspire de nombreuses fois!

Personnellement je préfère le goût non grillé, moins amer (mais je les avais peut-être laissées trop longtemps dans la poêle, même si j’ai surveillé et fait attention).

 

 

Ingrédients pour les muffins:

  • 2 pommes
  • 1 oeuf
  • 20 cl de lait
  • 240 g de farine
  • 1 càc de miel
  • 2 càc de levure
  • 1/2 càc de sel
  • 3 càs d’huile
  • 50 g de faines
  • 1 càc de cannelle

Préparation:

  • Préchauffez le four à 180 ° (th 6)
  • Pelez les pommes et coupez les en petits dés
  • Concassez grossièrement les faines
  • Mélangez la farine, le sel, la levure, le miel, l’œuf, le lait et l’huile.
  • Lorsque la pâte est lisse, incorporez les pommes, la cannelle et les faines
  • Versez dans des moules à muffins et faites cuire 20 à 25 mn

 

Bon appétit!

 

 

 

 

CRUMBLE POMMES RAISINS NOIX

L’automne est là, depuis ce matin. Il est même arrivé en fanfare  : baisse de 15 degrés des températures en 3 jours, vent fort annoncé pour ce soir et pluie. Je vais peut-être même rallumer mon poêle.

Du coup, on a envie de se réchauffer le corps et le cœur avec de bons petits plats mitonnés et de bons desserts.

Hier, en marchant, j’ai vu que le vent fort de vendredi soir avait fait tomber de nombreuses noix aux pieds des noyers. Bien sûr j’y suis retournée faire ma récolte! Et j’ai ramassé aussi des pommes tant qu’à faire. Mais je ne sais absolument pas la variété.

Voilà donc un dessert goûteux et fruité qui ravira petits et grands. Et c’est un bon moyen de manger des fruits.

Ingrédients pour 6 personnes:

    • 4 pommes
    • 500 g de raisin frais
    • 50 g de cerneaux de noix
    • 30 g de beurre
    • 20 g de sucre

    Pour la pâte :

    • 200 g de farine
    • 150 g de sucre
    • 150 g de beurre froid + 20 g pour le plat
    • 50 g de cerneaux de noix
    • 2 pincées de cannelle

Préparation:

  • Préchauffez le four à th 8 (240°). Pelez les pommes et coupez-les en dés, concassez grossièrement les noix. Retirez les pépins des raisins si vous le souhaitez. Faites revenir les fruits et les noix concassées dans une poêle avec le beurre et le sucre 5 min en remuant.
  • Préparez la pâte : détaillez le beurre froid en petits morceaux. Mettez-les avec la farine, le sucre, la cannelle et les noix dans le bol d’un robot et mixez jusqu’à ce que vous obteniez un mélange sableux.
  • Beurrez un plat à four, disposez les fruits dedans, recouvrez-les avec la pâte et faites cuire pendant 10 min. Réduisez le th à 6 (180°) et poursuivez la cuisson encore 30 min. Servez tiède dans le plat de cuisson accompagné d’un peu de crème fraîche (épaisse ou liquide) ou de glace à la vanille.

Bon appétit!

Découvrez d’autres recettes aux noix sur le site

SALADE DE FRUITS AU SIROP DE BERCE COMMUNE

Dans sa page « Le chemin de la nature », Christophe de Hody raconte qu’une de ses plantes préférées est la berce, dont il goûte avec bonheur les fruits.

La première fois que j’ai entendu parler de cette plante, je me suis demandée à quoi elle pouvait bien ressembler et où en trouver chez moi, alors qu’il en parlait comme d’une plante très commune en région parisienne où il vit et fait partager sa passion des plantes sauvages. Je ne me souvenais pas du tout en avoir croisé, mais c’est toujours le cas quand on ne connaît pas et qu’on ne fait pas attention.

Alors j’ai cherché, et trouvé. Mais s’agissait-il de berce commune, ou de berce du Caucase, plus toxique et extrêmement  photosensibilisante? (au point que des articles et des photos circulent sur la toile montrant de graves brûlures). J’ai donc pris mon temps, celui de laisser pousser les plants repérés, pour voir leur taille adulte.

Les deux plantes sont similaires, en effet, surtout en début de pousse. Si vous avez le moindre doute, attendez un an pour laisser pousser la plante, lui laisser effectuer un cycle , et vérifier si il s’agit bien de berce commune.

Leur grande différence réside dans  leur taille: si la berce commune atteint rarement 2 m, la berce du caucase, elle, peut atteindre beaucoup plus.

Sa grande taille se retrouve aussi dans les ombelles, très grandes et de plus de 50 « rayons », alors que sa cousine plus petite n’en n’a qu’une trentaine. Les feuilles de la berce du caucase sont très découpées et vert brillant. Celle de la berce commune le sont moins et mates.

 

 

 

 

Voici un lien pour comparer les deux:  http://biodiversite.wallonie.be/servlet/Repository/?ID=30960

J’avais envie de goûter le fruits de berce dont on disait qu’ils ont un merveilleux goût d’agrumes. Pensant qu’il fallait pour cela qu’il soient mûrs, j’en ai goûté au hasard de mes balades normandes, durant mes vacances, mais sans succès. Ils étaient bruns et, à part un goût de foin, ils ne sentaient rien du tout. Mais j’ai persévéré et hier, dans les Vosges, un peu en hauteur et à l’abri du soleil, j’ai trouvé des fruits encore verts et , ô miracle, le goût d’agrumes était bien présent!

Je teste maintenant son utilisation. Pour l’instant  j’avais envie de frais car l’été joue les prolongations et il fait à nouveau 30 degrés chez moi, en ce début septembre. J’ai fait une salade de fruits qui mélange été et un peu d’automne avec les premiers raisins. Les fruits que j’indique le sont à titre d’exemple et vous pouvez y mettre tous ceux que vous aimez!

En tous cas j’ai adoré l’odeur du sirop au fruits de berce, qui a embaumé la cuisine  m’a donné envie de faire des gâteaux prochainement.

Ingrédients pour 4:

Sirop de berce:

  • 100g de sucre en poudre
  • 25 cl d’eau
  • 1 grosse poignée de fruits verts de berce
  • 1 càc de miel

Salade de fruits:

  • 1/2 melon
  • 1 banane
  • 2 kiwis
  • 1 grosse poignée de grains de raisins
  • 2 pêches jaunes
  • Fleurs de bourrache ou de capucine
  • facultatif:  pommes, poires, etc…

Préparation:

Pour le sirop:

  • Faites un sirop avec l’eau et le sucre
  • Ajoutez les fruits de berce sans la tige
  • Laissez réduire de moitié et humez ce délicieux arôme de fleurs d’oranger qui embaume la cuisine!
  • Hors du feu ajoutez le miel.
  • Laissez refroidir
  • Passez à la passoire (sauf si vous aimez le gout des fruits de berce cuits mais personnellement je les trouve trop amers)

Pour la salade: coupez tous les fruits et mélangez. Ajoutez le sirop refroidi et mettez au réfrigérateur deux heures.

Pour plus de saveurs et parce que j’aime ça, j’y ai mis des fleurs de capucines, et du lierre terrestre.

Bonne dégustation

AUMONIERE DE POMMES, NOISETTES ET CARAMEL A LA FLEUR DE SEL

Rentrée de vacances en Normandie où je n’ai pas pu cuisiner faute de matériel suffisant dans ma location, j’ai repris mes pérégrinations autour de chez moi pour cueillir et ramasser ce que je trouve comme plantes sauvages.

Malheureusement en Alsace, après presque deux mois de canicule, toutes les plantes vertes sont grillées! Par contre, et pour mon plus grand bonheur, la saison des fruits a démarré, et en avance en raison de la chaleur.

Ici les arbres et arbustes croulent sous le poids des fruits, je n’ai presque jamais vu ça.

En me promenant, j’ai trouvé des noisettes tombées par terre dans les rues proches de chez moi. Je me suis étonnée de les voir là, plus personne ne les ramasse? Où sont les enfants gourmands? Petite, et même plus tard, nous guettions le mûrissement des noisettes et le cassions avec les dents ( pour les plus courageux ) ou avec des pierres. Quel délice!

Tant mieux pour moi qui m’en suis mise plein les poches et le sac à dos.

J’ai cueilli des pommes aussi, sur les arbres de la commune où personnes ne les ramasse et où elles pourrissent par terre. Me voilà donc rentrée avec mes trésors, qu’en faire? Encore une fois, c’est le site « mon chalet en Morvan », riche de recettes délicieuses, qui m’a donné la réponse. Voici donc un délicieux dessert facile à faire et original.

 

 

Pour la partie caramel, j’avais rapporté du caramel au beurre salé de Normandie « pour mettre sur les crêpes » à la demande de mes fils (ça doit se trouver dans le commerce n’importe où pour ceux qui n’ont pas envie de faire le caramel eux-mêmes).

Il s’est mis à pleuvoir cet après-midi, pour la première fois depuis des mois. Un vraie pluie bénéfique pour la terre, fine et continue.  Mes (très grands) fils étaient là,  disponibles pour une fois tous les deux, entre les boulots d’été et la rentrée. Quand j’ai parlé de crêpes, ils ont tout de suite  proposé de m’aider … à les manger surtout!  Petite heure de cuisine commune bien sympathique en tout cas.

Comptez environ 50% de déchets pour les noisettes (coque, noisettes avec habitant, etc…). Pour la recette il faut donc une jolie récolte.

Ingrédients pour 4 personnes:

  • 4 crèpes (à faire ou à acheter dans le commerce)
  • 2 pommes
  • 2 noix de beurre
  • 100 g de sucre en poudre
  • 5 c à soupe de noisettes concassées
  • 1 pincée de fleur de sel
  • 25 cl de crème fleurette

Préparation:

  • Pelez et émincez finement  les pommes
  • Faites les cuire quelques minutes à la poêle dans un peu de beurre, réservez. elles doivent être tendres.
  • Concassez les noisettes et  faites les griller à la poêle
  • Pour le caramel:
  • Mélangez le sucre et le beurre dans une casserole et faites blondir. Ajoutez les noisettes dans la préparation.
  • Ajoutez la crème et battez le tout pour bien mélanger
  • Ajoutez la fleur de sel puis les pommes. Mélangez délicatement
  • Etalez les crêpes, et déposez le mélange pommes, noisettes, caramel au centre en un petit tas. Fermez avec un joli ruban ou de la ficelle.

 

 

 

 

 

Servez tiède (pour les très gourmands, vous pouvez ajouter de la glace à la vanille)

 

SORBET AUX MYRTILLES SAUVAGES ET LIERRE TERRESTRE

Voici encore une recette froide, et même plus que froide, glacée! La canicule ne cède pas d’un pouce, et il devient difficile de cuisiner. Ça tombe bien, nous avons moins faim également.

Les myrtilles, l’or bleu des Vosges, me ramènent à mon enfance et à mon adolescence de cueillette de ces délicieuses petites boules bleues qui éclatent sous la langue et dont la pulpe laisse un goût à la fois sucré et acidulé. Elles sont pleines de vitamine C, ce qui ne gâte rien!

J’avais dégusté il y a plusieurs années un sorbet délicieux dans une ferme auberge de montagne, j’en avais gardé un souvenir ébloui et la chaleur m’a donné envie d’en refaire.

Si vous n’avez pas de myrtilles sauvages sous la main, vous pouvez utiliser des myrtilles cultivées fraîches ou surgelées.

Pour plus de fraîcheur, j’ai ajouté quelques feuilles de lierre terrestre dont le gout poivré/mentholé se marie fort bien à celui de la myrtille.

 

 

 

 

 

Ingrédients (pour 1 l)

  • 700 g de myrtilles
  • 90 g de sucre
  • Le jus d’un citron

Préparation:

  • Lavez les fruits
  • Réservez en une poignée pour la décoration
  • Faites les cuire dans une casserole avec le sucre et le jus de citron environ 10mn selon la grosseur du fruit, en remuant. Il faut que les myrtilles « éclatent » pour qu’elles rendent leur jus.
  • Laissez tiédir.
  • Mixez.
  • Faites prendre le sorbet à la sorbetière (environ 40 à 45 mn)
  • Servez en y ajoutant le fruits entier réservés et quelques feuilles de lierre terrestre

CLAFOUTIS AUX MURE SAUVAGES

On ne présente plus les mûres, ces délicieux fruits qu’on déguste tout en les cueillant dans les ronces qui griffent les jambes!

Aujourd’hui je vous propose un clafoutis, parce que les clafoutis ne se cuisinent pas qu’avec des cerises!

Ingrédients:

  • 1 gros bol de mûres (400 g)
  • 100 g de farine
  • 130 g de sucre
  • 3 œufs
  • 25 cl de lait
  • 2 càs de poudre d’amande
  • 2 càs de miel (moi je préfère le miel des montagnes)
  • 1 càs d’extrait de vanille

Préparation:

  • Lavez les mûres
  • Beurrez le moule et y étaler les mûres
  • Dans un saladier, mélangez la farine, les œufs, le sucre,  le lait, la poudre d’amande, le miel et la vanille jusqu’à obtention d’une pâte homogène.
  • Versez sur les mûres
  • Cuisez au four à 15° pendant 20 mn environ