PATE DE FRUITS AUX NEFLES

Depuis hier le soleil a percé les nuages et le beau temps s’est imposé. Ça ne fait pas de mal, j’ai l’impression d’hiberner depuis deux mois, entre le froid, un peu de neige et ce temps gris et bas que nous avons en Alsace en hiver, j’attends le printemps avec impatience. Donc,  j’en ai profité pour marcher un peu. J’avais une course à faire et du coup je suis partie à pied et j’ai fait des détours pour profiter du soleil et regarder ce qui pousse. Malheureusement, il n’y a pas encore grand chose.

J’ai eu beau coller mon nez à ras des plantes notamment dans mon jardin qui est un bon indicateur, il n’y a pas : c’est gelé!

Alors je suis allée voir le néflier que j’avais repéré dans un jardin cet automne. Il était recouvert de nèfles blettes, même un peu trop pour certaines. Mais ce n’est pas grave. Comme les cynorhodons, ce sont blettes qu’elles se dégustent.  Elles font donc partie des trésors de l’hiver, même si on est pas obligé d’attendre janvier pour les avoir mûres.

J’ai hélé le voisin qui passait par là et nous avons sonné chez le propriétaire qui m’a gentiment permis de cueillir les fruits dont j’avais besoin (avec la promesse de lui faire goûter ma recette). Me voilà de retour avec mes blettes.

J’avoue que je n’en n’avais jamais goûté (comme à peu près tout ce que je cuisine depuis que j’ai commencé ce blog, ce qui n’est pas pour me déplaire, j’adore goûter des nouvelles saveurs). J’ai été séduite par leur goût vineux. C’est un peu étrange et fort mais pas mauvais. Il faut encore attendre plusieurs jours que les pâtes de fruits soient sèches pour vraiment savoir quel goût ça a. J’ai vu qu’on pouvait mélanger les nèfles avec des pommes pour adoucir le goût, ou enrober les pâtes de chocolat (miam!) . Je testerai.

 

 

 

 

 

Ingrédients:

  • nèfles blettes
  • sucre + sucre cristallisé
  • eau
  • agar agar (4g/litre)
  • jus de citron

Préparation:

  • Préparer les fruits : laver les nèfles. Les déposer entières dans une casserole, ajouter 1/3 du volume en eau. Cuire +/- 20 minutes. Lorsqu’elles se défont, les verser dans une passoire fine et presser fortement à l’aide d’une spatule pour en extraire la pulpe. Si besoin, ajouter un peu d’eau pour faciliter l’opération. Peser la pulpe recueillie, verser dans une casserole, ajouter le sucre, quelques gouttes de jus de citron et l’agar-agar.
  • Préparation de la pâte : bien mélanger et cuire à feu doux sans cesser de remuer jusqu’à ce que la pâte se détache bien du fond.
  • Réaliser les formes : tapisser le fond d’un moule de papier sulfurisé, verser la préparation dessus, égaliser la surface à la spatule. Laisser refroidir une dizaine de jours à température ambiante (oui ce sont bien des jours, pour que ça sèche, sinon ça colle). Découper la pâte de fruit en carré.
  • Rouler les carrés dans le sucre cristallisé ou du chocolat fondu.

FLANS A LA BOURRACHE

Il a neigé ce week-end et hier aussi. Oh pas grand chose, 1 ou 2 cm, mais avec les températures négatives, la neige tient au sol et sur les toits. C’est très joli, mais peu pratique pour ramasser les plantes sauvages qui sont recouvertes de neige glacée. Donc, comme à chaque fois, c’est mon jardin qui vient à mon secours. La bourrache, avec laquelle j’avais cuisiné une recette la semaine passée, résiste vaillamment à la neige et au gel.

J’en ai donc cueilli à nouveau ce matin pour une recette toute simple: des flans à la bourrache. Il s’agit d’une recette de flan aux épinards détournée. J’essaierai avec d’autres plantes sauvages au printemps. En accompagnement d’un poisson, d’une viande ou seuls accompagnés d’une salade ils font merveille.

Ingrédients pour 4 personnes:

  • 500 g de bourrache
  • 4 oeufs
  • 125 g de parmesan râpé
  • 1 càs de farine
  •  huile d’olive
  • sel, poivre

Préparation:

  • Nettoyez bien la bourrache dans plusieurs eaux vinaigrées en fonction de sa provenance (jardin ou sauvage).
  • Otez les parties les plus dures et coupez la grossièrement.
  • Faites cuire la bourrache dans de l’eau bouillante salée environ 10 mn.
  • Egouttez-la et faites la revenir dans un peu d’huile quelques minutes. Laissez refroidir puis hachez la.
  • Préchauffez le four à 180° (th 6)
  • Séparez les blancs des jaunes
  • Montez les blancs en neige ferme
  • Dans un saladier, battez les jaunes et le parmesan. Ajoutez la bourrache. Salez, poivrez à votre convenance.
  • Incorporez doucement les blancs en neige.
  • Versez dans un plat ou des ramequins, ou des moules à muffin pour moi, beurrés et farinés.
  • Faites cuire au bain marie environ 30 mn (ou un peu plus si vous mettez dans un grand plat)
  • Dégustez!

 

 

SPAGHETTIS AU PESTO DE BOURRACHE

Il est (plus que) temps de sortir de ma (trop longue) hibernation. Je me balade et je marche mais la pluie, la grisaille et le froid décourage les pousses de plantes sauvages. Ce n’est pas faute de regarder, mais la récolte serait bien maigre.

Alors j’ai fait ce que je fais d’habitude : je suis allée dans mon jardin. Même là, la récolte est maigre. pas de pissenlit, pas de plantain, pas grand chose en fait!! On sent un frémissement, une envie de pousser, mais les feuilles sont « cuites » par le froid, et peu de jeunes pousses à ramasser. Alors je me suis rabattue sur la seule plante qui se dresse fièrement au potager: la bourrache. François Couplan les appelle les « échappées du jardin ». Des plantes comme la capucine, la rose trémière, le souci, la bourrache, qui sont allées se ressemer dans la nature et y ont trouvé leur place. Ce n’est pas le cas de ma bourrache qui est bel et bien semée,  au printemps dernier et a poussé tardivement sans donner encore de fleurs.

Elle semble braver le froid et donne même de  jeunes feuilles.

Je n’en n’avais jamais mangé. Les feuilles, épaisses et piquantes, ne sont pas très appétissantes mais coupées ou  cuites, elles sont très bonnes, un peu amères.

J’avais envie de pâtes, hier, et j’ai donc cherché une petite sauce. Je ferai, la prochaine fois, cette sauce à la ricotta que j’ai repéré, ou je testerai un jour la « sauce verte » allemande,  mais cette fois-ci j’ai utilisé ce qui restait dans mes placards et mon frigo pour un pesto. Hé oui, on peut faire du pesto avec à peu près tout, comme par exemple le pesto d’ortie:

http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/10/25/moules-au-pesto-dorties/

ou celui de plantain:

http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/08/31/pesto-au-plantain-lanceole/

Pour mon pesto de bourrache, j’ai mis beaucoup d’ail que j’adore, mais c’est peut-être trop. A vous de voir la quantité qui vous convient. Je ne donne pas non plus de quantité d’huile parce que je n’ai pas mesuré. J’ai ajouté petit à petit jusqu’à obtenir la consistance que je désirais.

Ingrédients:

  • un gros bouquet de feuilles de bourrache
  • 2 gousses d’ail (ou une si vous préférez)
  • 50g de parmesan
  • 30g de pignons de pin
  • sel, poivre,
  • huile d’olive à ajuster selon votre souhait

Préparation:

  • Nettoyez bien les feuilles de bourrache dans trois eaux vinaigrées.
  • Coupez les feuilles  et hachez les
  • Ecrasez les pignons et l’ail (dans un mortier si vous en avez un, c’est meilleur, même si c’est plus long à faire)
  • Ajoutez les feuilles, le parmesan en poudre, le sel et le poivre. Mélangez.
  • Ajoutez progressivement l’huile d’olive en mélangeant pour obtenir un mélange crémeux mais pas trop liquide (personnellement je préfère qu’il y ait encore des morceaux et que ce soit épais).
  • Faites cuire vos spaghettis
  • Servez sur vos spaghettis égouttés, dégustez!

PETITS GATEAUX DE NOEL SALES ET SUCRES

Je ne suis pas beaucoup sortie à la recherche d’herbes ou de fruits sauvages dernièrement, j’avoue, même si j’ai fait de la marche. Un temps maussade depuis trois semaines et de gros problèmes de dos m’en ont empêché. Et puis, Noël arrive et je me consacre à pas mal de choses y compris de la cuisine (classique).

En compensation je voulais vous faire un tableau des vitamines comprise dans les « mauvaises herbes », pour les utiliser en cuisine à bon escient. Je le ferai bientôt, c’est un peu long à construire. Et puis, hier j’ai passé l’après midi à faire des bredele (ou petits gâteaux de Noel) , une institution en Alsace. J’avais même une collègue qui prenait une semaine de congé en novembre pour faire plusieurs dizaines de kilos de ces merveilles! Elle en amenait une grosse boite au bureau, pleines de sortes différentes de gourmandises. Habituellement et traditionnellement ils sont sucrés. Les plus connus sont ceux à la cannelle.

J’en ai fait plusieurs sortes hier et je vais vous donner les recettes de ces délices. Les salés, originaux, ont beaucoup de succès!

Je vous avais déjà parlé des salés l’an dernier et je les ai refait:

http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/12/18/petits-gateaux-de-noel-bredele-sales-au-serpolet-et-a-lhuile-dolive/

http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/12/11/bredele-petits-gateaux-de-noel-sales-au-comte-et-aux-noix/

Je n’ai pas refait de petits gâteaux au lierre terrestre mais ils sont toujours aussi bons:

http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/06/14/petits-sables-bredele-au-lierre-terrestre/

Par contre cette année j’ai utilisé ma confiture de fleurs de sureau pour faire des petits gâteaux de Noël à la confiture (et il n’y en a déjà presque plus dans la boite, on a tout « goûté », pendant l’après midi!)

Ingrédients pour une vingtaine de sablés:

  • 250g de farine
  • 100g de sucre en poudre
  • une pincée de sel
  • 120g de beurre mou
  • 1 œuf
  • 1 cuil. à café d’extrait de vanille liquide
  • sucre glace
  • confiture de sureau

Préparation:

  • Mélangez  la farine avec le sucre, et la pincée de sel. Incorporez le beurre coupé en petits dès en mélangeant du bout des doigts jusqu’à obtenir une pâte sableuse.
  • Ajoutez l’œuf et l’extrait de vanille puis mélangez tout en formant une boule. Filmez et mettre au réfrigérateur 1 heure.
  • Préchauffez le four à 180°C.
  • Étalez la pâte à l’aide d’un rouleau à pâtisserie, sur environ 5mn d’épaisseur, entre deux feuilles de papier cuisson.
  • Découpez vos biscuits à l’aide d’emportes-pièces (découpez les biscuits par paires).  Sur un des deux biscuits de la paire faites un trou au milieu. Placez les biscuits sur une plaque recouverte de papier cuisson.
  • Enfournez environ 12 minutes en surveillant en fin de cuisson, les biscuits doivent être légèrement dorés. Laissez refroidir sur une grille.
  • Saupoudrez de sucre glace la partie des biscuits avec le trou. Etalez la confiture sur l’autre partie puis les superposer.
  • Conserver une bonne semaine dans une boîte hermétique.

Et régalez vous!

CAPRES DE CAPUCINES

Comme tous les automnes, mon jardin est illuminé par les capucines en fleur. Certes, c’est une fleur plantée mais, une fois n’est pas coutume, j’avais envie de vous faire partager cette petite recette de câpres, car tout se mange dans la capucine, fleurs, feuilles et graines.

Son goût (et son odeur) est fort, poivré, et il n’en faut pas trop dans les salades ou préparations que vous ferez mais j’adore le peps que les fleurs éclatantes mettent dans l’assiette.

J’avais déjà tenté les câpres de boutons de pissenlit au printemps dernier dont j’avais adoré le goût, rehaussé par le vinaigre de cidre, et j’espère que ce sera aussi bon.

J’ai de quoi faire un petit pot pour l’instant, mais si tout ne gèle pas, peut-être que je pourrai à nouveau récolter des graines d’ici mi-décembre.

Pour la recette, récoltez les graines bien formées mais encore vertes. Elles sont serrées par trois et il vous faudra les séparer. Vous pouvez également ajouter les boutons floraux qui ne fleuriront plus.

Nettoyez les bien puis séchez-les.

Faites les macérer 24 h dans du gros sel (elles se ramolliront). Puis rincez-les et séchez les bien.

Mettez-les dans un pot ajusté à leur quantité et ébouillanté préalablement. Ajoutez des condiments si vous le souhaitez (thym, estragon)

Faites bouillir moitié eau moitié vinaigre  et versez sur les câpres. (Evitez de faire cela au petit matin comme moi, l’odeur conjuguée du vinaigre chaud et de la capucine sont absolument horribles avec le café du matin 🙂

Fermez le pot et retournez le comme pour les confitures.

 

Laissez reposer un mois au moins avant de déguster.

PETITE SALADE AUX TRESORS DU POTAGER

Hier je voulais aller me balader sur les collines vosgiennes, dans les vignes, dans un coin où il me semblait avoir vu un néflier l’an passé.

J’aimerais goûter ce fruit et vous faire partager mes essais culinaires. Malheureusement un temps gris et brouillasseux m’a découragée.  Il devait faire beau en altitude vers 1000 m,  mais pas là où j’avais prévu de me promener. J’ai donc décidé de m’occuper de mon potager, délaissé depuis presque deux mois, pour cause de sécheresse: j’attendais la pluie pour en ameublir le sol dur comme du béton et pouvoir le nettoyer pour l’hiver.

Et là, belle surprise: mon potager était recouvert de mauvaises herbes. Comment ça, belle surprise me direz-vous? Pourquoi te réjouis-tu du travail à accomplir? Je me réjouis depuis que les « mauvaises » herbes sont devenues mes amies, et surtout quand elle sont comestibles. La petite pluie de la semaine dernière et surtout l’humidité nocturne (et parfois diurne, hélas), permettent une repousse des plantes qui nous offrent leur jeune saveur.

Dans mon potager, devinez quoi qui n’ya? il y a :

De la lampsane en rosette au goût de pissenlit

 

 

 

 

du pissenlit

 

 

 

 

de la cardamine hérissée au goût de cresson

 

 

 

 

du lierre terrestre au goût de menthe poivrée

 

 

 

 

de la bourrache

 

 

 

 

 

 

des pâquerettes

 

 

 

 

Et puis, plantées, de la capucine dont les fleurs et les feuilles, piquantes, se mangent et des tomates cerises (oui, il y en a encore, au mois de novembre). Pour la capucine je ferai des câpres de capucine aussi, dont je vous donnerai la recette.

J’y ai ajouté des noix ramassées au cours de mes marches.

Me voilà donc avec ma petite salade gorgée de vitamines  (pas trop de lierre terrestre qui a un goût très fort) qui accompagne des lasagnes maison; miam!

Je ne vous donne pas de proportions, à vous de mélanger ce que vous trouverez au sol avec une vinaigrette à votre goût (moi j’aime l’huile d’olive et le vinaigre balsamique)

Bon appétit!