SIROP DE FLEURS DE MAUVE

La mauve sylvestre fait partie de ces fleurs délicates que l’on a envie de cuisiner et qui ont un goût agréable, comme le bouillon blanc, le sureau, la lavande, etc…

Dans la famille des mauves, on trouve d’autres espèces, comme la guimauve, le lavater et la rose trémière, toutes comestibles.

Facilement reconnaissable, sa fleur est composée de cinq pétales en forme de cœur striés de 3 stries plus foncées. Elle pousse dans les champs, en touffes, en plaine et en montagne.

Pour la cueillir, comme pour les autres fleurs, pincez les pétales avec les doigts et tirer doucement.

Dimanche dernier, pendant mon grand tour des Vosges, j’ai quand même mis un certain temps à cueillir la quantité qu’il me fallait, car je n’en n’ai pas trouvé beaucoup à la fois.  Prévoyez donc de réaliser le sirop après une belle balade où vous aurez pris soin d’emportez un sac de coton pour garder ces fleurs fragiles.

Le sirop de fleurs de mauve (épaissi pour l’occasion), se marie avec desserts, mousses, yahourts, gateau au fromage… 

Ingrédients:

  • 5 poignées de fleurs de mauve,
  • 200 grammes de sucre roux,
  • 1 sachet de sucre vanillé,
  • jus d’un citron,
  • quelques pépins de pomme dans de la gaze pour gélifier légèrement ou un peu de gélifiant

Préparation:

  • Après la cueillette, mettez rapidement les fleurs dans une casserole avec le sucre et couvrir d’eau. Laissez macérer une heure.
  • Ajouter le jus de citron et les pépins de pomme ou un demi sachet d’agar agar. Faites bouillir pendant 30 minutes sans couvercle.
  • Filtrez pour retirer les fleurs et faites bouillir encore 30 à 45 minutes selon  la consistance souhaitée pour le sirop.
  • Les temps indiqués sont à adapter en fonction du nombre de poignées de fleurs que vous aurez cueillies et de l’eau ajoutée.

Rassurez vous, le sirop que vous obtiendrez n’est pas mauve et c’est normal!

CHEESECAKE AU COULIS DE MYRTILLES SAUVAGES

La myrtille et moi c’est une longue histoire d’amour. On raconte dans la famille que vers 3 ans déjà, on m’a retrouvée assise dans les myrtilles, mais je ne connais plus les tenants et les aboutissants de l’histoire, ceux qui auraient pu me la raconter ne le peuvent plus.

Plus tard, tout à côté de notre maison de campagne dans les Vosges, se trouvait une petite colline où nous passions des heures à jouer, à nous cacher… et à cueillir des myrtilles.  Le coin était petit mais cela suffisait à quelques desserts familiaux.  Un jour, des gens du village ont découvert notre coin et c’en était fini des myrtilles.

Depuis, j’avoue que je ne suis pas souvent allée en cueillir, bien que je sache où en trouver… une grosse flemme, pas trop de soutien familial, et pas envie de me retrouver avec une meute de cueilleurs. Mais aujourd’hui je voulais profiter d’un temps doux et sans pluie pour élargir mon périmètre de ramassage et la diversité des produits que je vous propose. J’ai donc décidé d’aller y voir de plus près. J’ai pris mon seau, mis de bonnes chaussures, un pantalon qui ne craint rien  (ça tâche!) et me voilà partie. J’avais lu que les myrtilles contiennent énormément de vitamine C et que le jus de myrtille augmente la mémoire chez les rats âgés (qu’est ce qu’ils attendent pour tester chez les hommes? je vais tester moi! :-), allez c’est décidé, ça sera des myrtilles aujourd’hui!!)

Ce n’est pas une année à myrtilles, le gel du printemps a fait des dégâts. J’ai donc dû vadrouiller entre plusieurs coins et compléter par des myrtilles non sauvages. J’en ai profité pour faire un grand tour, ramasser des fleurs à cuisiner, regarder ce que je pouvais trouver. Quel bonheur de sentir l’odeur des aiguilles de sapin,  de sentir sous mes pieds la terre douce et moelleuse des sous bois. Puis de me balader sur les chaumes… Jolie matinée.

Donc cet après midi, cuisine!

Pour le goûter, je vous propose un cheesecake au coulis de myrtille. Je n’aime pas lorsque c’est trop sucré, mes quantités de sucre sont donc en général diminuées de 20% par rapport aux recettes habituelles)

Pour le cheesecake:

Ingrédients:

  • 180 g de spéculoos
  • 100 g de beurre
  • 500 g de faisselle
  • 100 g de crème fraîche épaisse
  • 3 œufs
  • 60 g de farine
  • 1 càs de maïzena
  • 100 g de sucre
  • un citron non traité

Préparation:

  • Mixez les spéculoos, ajoutez-y le beurre fondu. (certaines recettes mettent 200 g de spéculoos mais je trouve le fond trop épais, j’en mets donc moins)
  • Mélangez bien pour que cela forme une pâte
  • Etalez votre pâte de manière homogène sur le fond d’un moule (23 cm).
  • Dans un saladier, battez la faisselle et la crème pour aérer et assouplir le tout.
  • Ajoutez les œufs, le sucre, la farine, la maïzena et le zeste du citron.
  • Mélangez bien.
  • Versez ce mélange sur le fond de spéculoos.
  • Faites cuire environ 40 mn à 180°.

Pour le coulis de myrtille:

Attention avant de cuisiner les myrtilles, ça tâche et c’est difficile voire impossible à ravoir sur les habits. Mettez un tablier et cuisiner avec précaution.

pour 10 cl de coulis:

Ingrédients:

  • 120 g de myrtilles
  • 3 càs d’eau
  • 3 càs de cassonade
  • une pointe de vanille (facultatif)
  • une pointe de cannelle (facultatif)

Préparation:

  • Faites chauffer les myrtilles et l’eau à couvert
  • Laissez frémir pendant 5 à 10 mn
  • Mixer la préparation avec un mixer plongeant (je l’ai fait au fond de l’évier au cas où)
  • Passez la mixture au chinois pour enlever les grains
  • Ajouter le sucre à votre convenance
  • Ajoutez la vanille et la cannelle
  • Laissez refroidir.
  • Le coulis épaissit en refroidissant, vous pouvez l’étendre avec un peu d’eau s’il est trop épais

L’intérêt de ce coulis est qu’on peut le faire avec des fruits sauvages ou non, frais ou non. Si les fruits sont frais, on peut également le congeler pour l’hiver.

Épais, il se marie avec les glaces, les yaourts, les crêpes … et le cheesecake!  Bon appétit!

 

 

 

 

 

 

SIROP DE BOUILLON BLANC

Le bouillon blanc dont les fleurs sont jaunes, (allez savoir du coup qui l’a appelé comme ça 😉 ), est une plante vivace ou bisannuelle. Elle est aussi appelée cierge de Notre Dame car les grandes hampes étaient autrefois enduites de poix pour en faire des cierges. Cela donne une idée de la taille du bazar, qui peut atteindre 2m de haut et ne peut donc se confondre avec aucune autre plante. Si vous avez encore des doutes sur votre possibilité à le reconnaître, ses fleurs font environ 2cm de large. Cela devrait vous donner de précieux indices. Le bouillon blanc pousse un peu partout, le long des chemins, dans les champs, en montagne, dans les chantiers…

Le bouillon blanc est connu depuis l’antiquité  pour ses propriétés  antitussives, mais fait aussi un excellent sirop  naturel à boire l’été.

Les fleurs éclosent le matin  et tombent le soir. Pour le cueillir, une fois que vous en avez repéré, vous pouvez donc y aller tous les jours pour les nouvelles fleurs. Attention les doigts, les abeilles adorent son pollen et n’aimeront peut-être pas trop que vous leur piquiez leur précieuse source de nectar. Vu la grande taille des fleurs jaunes, vous cueillerez l’équivalent d’un bol assez rapidement, et donc  un ou deux pieds suffiront à faire plus d’un litre de sirop.

Lorsque vous rentrez,  triez les fleurs pour enlever les cupules vertes et les bestioles qui pourraient encore s’y cacher. J’adore l’odeur de miel qui se dégage des fleurs et qui laisse augurer du bon goût du sirop!

Ingrédients:

 

pour un bol de fleurs:

  • 1 l d’eau
  • 1 kg de sucre par litre de liquide pesé.

Préparation:

  • Mettez l’eau à boullir
  • Lorsqu’elle bout, mettez les fleurs dans l’eau bouillante
  • Eteignez le feu et laissez macérer 24h
  • Filtrez à l’aide d’un linge de coton, pour éviter que les petits poils irritants restent dans le sirop
  • Pesez la quantité de liquide obtenu et ajoutez la même quantité de sucre. Faites cuire 10 mn.
  • Versez le sirop chaud dans une bouteille hermétique.

Dégustez (ou attendez l’hiver si vous en avez le courage pour le boire en cas de maladie respiratoire).

CAKE AU SERPOLET, CHÈVRE ET COURGETTES

Ce matin, à la fraîche en ce jour férié, je suis partie chercher du serpolet là où j’en avais repéré la dernière fois, et j’en ai profité pour cueillir des fleurs de bouillon blanc qui macèrent pour en faire du sirop. Le petit matin tranquille m’a permis de voir avec bonheur des faisans traverser devant ma voiture et une biche avec ses deux faons. Rien que pour ça, et malgré l’état catastrophique de mon dos qui m’a empêchée d’aller bien loin, je ne regrette pas de m’être levée.

Le serpolet, ou thym serpolet, dont je détaille ma découverte dans cette recette http://www.jecuisinesauvage.fr/2017/07/06/fougasse-au-serpolet-tomates-sechees-et-lardons, se cuisine à l’infini, comme le thym. Dans nos régions, il est le seul qu’on trouve  à l’état sauvage. Plus doux que le thym, ses feuilles moins épaisses et plus grandes le rendent aussi plus facile à insérer dans un plat. (Mes enfants détestent quand je mets du thym parce que « il y a des morceaux » (sic).

Mon tout petit potager me donne cette année des tas de courgettes avec seulement deux pieds. J’ai déjà, comme tous les ans, fait preuve d’ingéniosité et congelé aussi une bonne partie, mais je n’avais pas encore fait ce cake que j’aime bien (d’après les « Cakes de Sophie »). Cette année, j’ai décidé de relever la saveur douce des courgettes avec le serpolet, en plus du chèvre. C’est délicieux, à manger froid ou chaud. Froid pour moi, je préfère.

Ingrédients:

  • une poignée de serpolet
  • 3 œufs
  • 1 sachet de levure
  • 8 cl d’huile de tournesol
  • 12.5 cl de lait
  • 100 g de gruyère râpé
  • 200 g de chèvre en bûche
  • 1 belle courgette
  • 2 càs d’huile d’olive
  • sel, poivre

Préparation:

  • Laver le thym serpolet dans de l’eau vinaigrée. Coupez les fleurs. Tenez le haut la tige avec une main et faites glissez l’autre main vers le bas en  pinçant les tiges pour récupérer les feuilles.
  • Réservez.
  • Préchauffez votre four à 180°
  • Coupez la bûche de chèvre en petits morceaux, réservez.
  • Coupez votre courgette en tranches et faites la cuire environ 15mn dans une poêle avec l’huile d’olive. ( Cela permet d’évacuer l’eau des courgettes qui, sinon empêcherait votre cake de cuire)
  • Dans un saladier,  mélangez bien les œufs, la levure, la farine, le sel et le poivre.
  • Ajoutez petit à petit l’huile et le lait chauffé. Vous devez obtenir une pâte lisse
  • Ajoutez le gruyère râpé, les courgettes épongées, le chèvre, et le serpolet.
  • Mélangez
  • Versez le tout dans un moule à cake non graissé et faites cuire au four environ 45 mn.

Dégustez chaud ou froid avec de la salade verte, ou des salades mélangées.

 

 

 

SALADE DE LENTILLES AU POURPIER ET TOMATES SECHEES

Je dois avouer que je suis un peu à court d’idées pour les repas froids exigés par cette canicule qui dure depuis plusieurs semaines chez nous.

Oh je sais, il y a des centaines de possibilités, mais finalement vous savez bien qu’on cuisine toujours la même chose.

Je me suis donc souvenue d’une salade de lentilles que je fais parfois, qui ne fait pas l’unanimité dans la famille mais que j’aime bien. En fait, j’ai découvert les lentilles en salade il y a quelques années au cours d’un grand barbecue où chacun devait amener quelque chose à manger. J’avais bien déjà vu des recettes, mais les lentilles étaient  dans mon esprit indéfectiblement liées aux plats roboratifs de l’hiver. Je voyais mal leur saveur douce se transformer en salade. Eh bien j’avais tort! c’est super bon 🙂

Les lentilles sont pleines de protéines, de fibres et peu glycémique. Mélangées avec du pourpier plein de vitamines, cette salade est un régal pour le corps. Leur saveur douce s’accommode bien de l’amertume du pourpier et de celle du vinaigre balsamique.

Cette salade est très simple à réaliser.

Ingrédients:

  • une grosse poignée de pourpier
  • 150g de lentilles (j’ai pris des brunes, j’aurais bien voulu tester des corail pour ajouter une touche de couleur)
  • 3 tomates séchées
  • 2 gousses d’ail
  • huile d’olive
  • vinaigre balsamique
  • sel, poivre

Préparation:

  • Lavez les lentilles
  • Faites les cuire entre 25 et 30 mn.
  • Pendant ce temps, ôtez les tiges les plus grosses du pourpier
  • Lavez les feuilles dans de l’eau vinaigrée
  • Émincez l’ail
  • Faites le revenir dans un peu d’huile d’olive
  • Ajoutez le pourpier et les tomates coupées en morceaux, continuez la cuisson à feu doux quelques minutes
  • Mélangez les lentilles cuites, le pourpier, l’ail et les tomates.
  • Lorsque le mélange est tiède ajouter l’huile d’olive, le vinaigre balsamique, le sel et le poivre à votre goût (Je ne donne pas de détails pour les assaisonnements car chez nous chacun se sert et mets dans les salades, nature au départ, ce qui lui plait).
  • Mettez la salade au réfrigérateur.

Elle doit être bien fraîche pour être bonne.

 

 

 

FOUGASSE AU SERPOLET, TOMATES SÉCHÉES ET LARDONS

Ce matin, à la fraîche, je suis allée chercher de nouvelles plantes à cuisiner.  Je me suis volontairement perdue dans un coin où je ne vais plus très souvent, mais où je sais y avoir des fleurs.

Je n’ai pas trouvé vraiment ce que je cherchais (mauve, bouillon blanc), mais je suis tombée sur du serpolet.

Pendant très longtemps, j’ai été persuadée que le serpolet n’existait pas. C’était le met préféré des lapins de mes livres d’enfant, mais je n’en n’avais jamais entendu parler à d’autres occasions, alors que nous nous promenions souvent avec mes parents et que nous connaissions le nom des fleurs.

Et puis un jour d’été, dans les Vosges, la chaleur a exhalé un parfum de thym. J’ai cherché d’où venait cette agréable odeur et j’ai ramassé une plante couvre sol, que j’ai ramenée à la maison pour faire des recherches dans mes livres. Du serpolet! Cela existait donc. Quelle découverte!

Je ne pensais pas du tout en trouver ce matin, car, si je sais encore où le trouver dans nos montagnes, je n’avais pas idée de l’endroit où il pourrait pousser par ici. En fait l’herbe aussi bien que les terrains plutôt arides et le bord des chemins semblent lui réussir. Il n’est pas bien difficile à reconnaitre, et si vous avez un doute, froissez un brin dans vos doigts et humez, ça sent bien le thym!

Forte de ma trouvaille, j’ai cherché des recettes. J’avais dans l’idée de faire  une viande grillée, qui se serait bien accommodée des 35 degrés prévus aujourd’hui. Et puis j’ai trouvé une recette de fougasse. L’idée d’allumer mon four ne me disait trop rien, mais la fougasse  cadrait bien avec la température, faisait vacances et « sud ».. et puis se grignote à tout heure. Va pour la fougasse donc.

Ingrédients:

  • 1 poignée de feuilles de serpolet frais ou séché (frais les feuilles sont tendres)
  • 400 g de farine
  • 25 cl d’eau tiède
  • 1 sachet de levure de boulanger
  • 200 g de lardons
  • quelques tomates séchées
  • 5 cl d’huile d’olive (je l’ai remplacée par l’huile dans laquelle marinait les tomates, pour plus de goût)
  • Sel, poivre

Préparation:

  • Coupez les fleurs et les racines de serpolet s’il y en a.
  • Lavez les tiges avec leurs feuilles dans 3 eaux vinaigrées pour ôter les bactéries (ne faites pas comme moi, lavez les branches entières avant d’ôter les feuilles, et non après, car les feuilles sont toutes petites et collent aux doigts)
  • Otez les feuilles de la tige: il suffit de pincer la tige en haut d’une main et de glisser avec l’autre le long de la tige, les feuilles se détachent toutes seules.
  • Réservez
  • Versez dans un bol l’eau tiède.
  • Ajoutez le levure.
  • Attendez 5 mn que la levure se dissolve, remuez.
  • Pendant ce temps versez la farine, le sel, poivre et l’huile dans un saladier.
  • Ajoutez lentement l’eau et la levure
  • Mélangez avec un batteur ou un fouet (ou une machine à pâte si vous avez) puis avec vos mains jusqu’à ce que la pâte soit bien élastique et se décolle de vos mains.
  • Formez une boule et laissez reposer une heure dans le saladier recouvert d’un linge humide à température ambiante
  • Reprenez votre boule de pâte, intégrez les reste des ingrédients: serpolet, tomates coupées en petits tronçons, lardons. Travaillez.
  • Étalez votre pâte sur une plaque du four recouverte de papier cuisson.
  • Donnez lui une forme rectangulaire
  • Avec un couteau, faites des grandes entailles que vous écartez au doigt.
  • Laissez reposer  et regonfler encore 30 mn.
  • Badigeonnez votre pâte d’huile d’olive.
  • Faites cuire environ 30 mn à 180°

Dégustez chaud ou froid.