Le manque de temps, la canicule actuelle, quelques soucis de santé (rien de grave), m’obligent à me tourner vers mon petit jardin moitié ville moitié campagne pour trouver des idées de plantes sauvages à cuisiner. Je me balade, le nez au ras de l’herbe (mon voisin se demande ce que je fabrique), et je cueille les plantes qui ont échappé à la tondeuse ou qui envahissent le potager, mes fleurs et globalement tout carré de terre laissé en friche. C’est que c’est solide et rebelle ces machins-là!! Mon jardin reste tout de même un jardin, je suis alsacienne, et ici on ne badine pas avec la rectitude et la propreté,non mais alors!
Je marche donc lentement, repérant toute feuille et fleur que je n’ai pas encore goûté, ou dont je ne connais pas encore les vertus et je me demande « est ce que ça se mange? ». Je n’ai pas encore la loupe de Sherlock, et il me manque sa pipe et son chapeau, mais je pars néanmoins à la recherche d’indices, loin des séries genre « »les expert » et de leur machines, je fais ça plutôt « à l’ancienne » 🙂
Je trouve un plaisir simple et oublié à coller mon nez au ras du sol, à la même hauteur que les yeux des enfants, pour regarder avec leur innocence ces plantes honnies de tout jardiner amateur qui se respecte.
Je retrouve mon enfance, qui remonte à l’époque où les villes se construisaient encore mais où les immeubles jouxtaient les champs qui étaient notre terrain de jeu. Je connaissais déjà plein de plantes, finalement, mais cela paraissait normal, on les côtoyait, on les regardait on les connaissait. Même mes fils qui habitent pourtant avec moi cette maison depuis 17 ans, ne font plus partie de cette génération.
Je me rends compte aussi que, pour mes amis des villes, la cuisine que je propose fait appel à des plantes inconnues ou difficiles à trouver (et pourtant elles ne sont jamais loin, ces plantes). Quel dommage!
Ce matin, j’ai cueilli de la brunelle, je me suis gardé d’enlever le plaintain qui pousse dans mes fleurs, en prévision d’une salade, d’une omelette ou d’un risotto à venir, et je surveille les feuilles qui repoussent année après année dans mes pivoines pour vérifier si il s’agit bien de consoude. Pas question de m’intoxiquer!
Mon jardin, que j’aimais déjà parce que je ne peux pas vivre sans nature et espace, et bien plus riche que je ne le pensais. Il m’enrichit l’âme, du coup. Merci la nature.