CRUMBLE CABILLAUD COURGETTES ORTIES

La saison des courgettes a bien démarré chez moi, et j’en ai déjà récolté huit avec un seul pied, des courgettes jaunes, plus sucrées que les vertes. En cette saison, je suis obligée de me creuser les méninges pour cuisiner les courgettes de toutes les façons possibles.  S’il y en a trop je finirai par les congeler, mais pour l’instant je cède encore au plaisir, renouvelé chaque année, de descendre dans mon jardin et de ramasser de quoi cuisiner pour le prochain repas.

J’ai aussi en permanence de l’ortie dans mon jardin et ce n’est pas faute de tenter de l’éliminer, même en arrachant les racines. Depuis que je sais que l’ortie est pleine de minéraux et de vitamines , sa constance à repousser m’embête beaucoup moins. Nous devrions manger de l’ortie plus souvent (moi la première), pour ses vertus revitalisantes. Elle ne se laisse pas attraper facilement la coquine, mais avec des gants  et un peu de précautions tout va bien.

Du coup, j’ai trouvé cette recette de crumble qui m’a l’air bien sympa. Aucun des ingrédients n’a beaucoup de goût, il est donc recommandé de bien assaisonner.

Ingrédients:

pour le plat:

  • 400 g de cabillaud (ou un autre poisson plus fort en goût)
  • 1 grosse poignée d’orties
  • 4 courgettes moyennes
  • 1 oignon
  • 1 ou 2 gousses d’ail
  • 3 oeufs
  • 20 cl de crème liquide
  • sel, poivre, huile d’olive

pour le crumble:

  • 100 g de farine
  • 100 g de beurre salé
  • 100 g de comté râpé

Préparation:

  • Coupez les courgettes en petits cubes
  • Emincez l’ail
  • Lavez les orties sous 3 eaux vinaigrées et hachez les feuilles
  • Emincez l’oignon et faites le blondir une dizaine de minutes dans l’huile d’olive.
  • Ajoutez les courgettes et l’ail et laissez  revenir à feu doux 10 minutes.
  • Pendant ce temps faites cuire le poisson dans l’eau salée 5 mn. Egouttez
  • Dans un saladier, battre les oeufs et la crème, ajoutez le comté râpé et l’ortie hachée.  Salez et poivrez
  • Mélangez les courgettes, le poisson et l’appareil. Versez dans un plat allant au four
  • Faites votre crumble en mélangeant la farine, le beurre coupé en dés et le comté râpé, jusqu’à obtenir une consistance sableuse.
  • Disposez le crumble sur le mélange
  • Faites cuire environ 35 mn à 200°

 

CREME BRULEE A LA REINE DES PRES

Le temps magnifique de ces derniers jours, et la perspective des orages pour le week-end (qui ont déjà commencés ce matin), m’a donné envie de faire une belle balade dans les Vosges hier, et j’ai bien fait!

C’était la première sortie d’après le confinement, et à bien y réfléchir, la première grande sortie depuis l’automne, puisque avant le confinement il y a eu l’hiver, puis une belle bronchite , bref…

Quel bonheur le soleil et le vent à 1000 m d’altitude! (Bon, du coup j’ai attrapé un magnifique coup de soleil mais ça n’est pas grave, c’était trop bon). Bien sûr, comme d’habitude j’ai regardé autour de moi ce qui poussait de mangeable, mais il y avait surtout de l’herbe et des arbres.

J’ai quand même vu pas mal de digitales (bien sûr à ne surtout ni manger ni même toucher), dont les belles clochettes pourpres ensoleillaient notre chemin

Des campanules aussi, puis des compagnons roses, du trèfle, des myrtilles, pas beaucoup et pas tout à fait mûres, des fraises des bois (une petite poignée vite dégustée), des mûriers, et d’autres plantes non comestibles, des champignons sans doute des amanites.. 

Mais surtout, surtout, le long des pentes, il y avait plein de  reine des prés, qui poussaient, comme leur nom ne l’indique pas, dans la forêt et non pas les prés…allez comprendre…

Difficile de les manquer ces grands plumeaux blancs à flan de pente!

Je vous avais déjà mis le lien vers doctissimo pour une description plus thérapeutique de la plante ici. Je crois d’ailleurs que je vais tester la plante séchée (qui contient de l’acide salicylique contrairement à la plante fraîche), pour mes maux divers et variés (on rajeunit pas ma brav’ dame 😉

J’ai trouvé une recette de crème brûlée à la reine des prés. D’ailleurs j’en ai trouvé plusieurs avec des proportions très différentes les unes des autres. J’en ai choisi une. Sachez seulement qu’il vous faudra un gros bouquet de reine des prés, d’autant qu’il ne faut prendre que les fleurs à maturité (comme pour toutes les recettes, c’est dans le pollen que semble se nicher le goût), et qu’elles ne le sont pas toutes au même moment sur une tige. Il vous faudra effleurer celles qui sont bien ouvertes.

Ingrédients:

  • 25 cl de crème fraîche
  • 25 cl de lait
  • 6 jaunes d’œufs
  • 75 g de sucre
  • 50 g de fleurs de reine de prés

Préparation:

  • Lavez très rapidement les fleurs (ou secouez les simplement pour enlever les petit hôtes, si vous les avez cueillies dans une zone très protégée de la pollution)
  • Effleurez les parties bien ouvertes
  • Faites bouillir le lait et la crème dans une casserole, ajoutez les fleurs et laissez infuser au moins 1/2h
  • Filtrez en pressant bien les fleurs pour en exprimer tout l’arôme
  • Pendant ce temps faites blanchir les jaunes d’œufs avec le sucre
  • Versez ce mélange sur le lait+ crème infusé, mélangez bien.
  • Versez la préparation dans des petits ramequins
  • Cuisez au four Th 3  90° pendant environ 1 h
  • La crème doit être tremblotante au milieu
  • Vous pouvez ajouter dessus de la cassonade et la faire caraméliser avec un chalumeau ou au four
  • Dégustez tiède ou froid, et vous pouvez comme moi ajouter des myrtlles ou des framboises !

 

 

POELEE DE MAUVE SAUVAGE FROIDE (BAKOULA OU KHOBIZE)

Les mauves sont en fleurs, et leur jolie couleur rose se voit de loin dans les prés. J’aime beaucoup leurs délicates fleurs veinées.  Elles font partie de la même famille que les roses trémières qui se mangent aussi

Comme beaucoup de plantes sauvages, les feuilles et les fleurs se mangent indifféremment.

Je vous avais donné la recette du sirop de fleurs ici et celle de jolies tartelettes aux pommes ici

Cette fois-ci ce sont les feuilles que nous allons manger dans une recette aussi fraîche que goûteuse;

Il semble que la mauve soit bien présente dans les pays chauds et que cette salade se prépare aussi bien en Palestine (Khobize) ou au Maroc (Bakoula), avec des variantes et sans doute encore dans d’autres pays.

Si vous ne trouvez pas de mauve, vous pouvez même préparer cette recette avec des épinards. (Personnellement je ne suis pas fan des épinards cuits, sauf les jeunes feuilles en salade et je n’ai pas goûté, à vous de me dire!)

Ingrédients:

  • 2 grands bottes de mauves
  • 1 petit bouquet de persil
  • 1 petit bouquet de coriandre
  • 1 tête d’ail
  • 1 grand bol d’eau
  • 4 c à s d’huile d’olive
  • 2 c à c de sel
  • 2 c à c de paprika
  • Une pointe de piment fort
  • Le jus d’un citron
  • ½ citron confit
  • Olives mauves pour la décoration

Préparation:

  • Lavez les feuilles de mauve dans trois eaux vinaigrées ainsi que les herbes, laissez égoutter et hachez le tout finement.
  • Versez l’eau dans une grande marmite et porter à ébullition, ajoutez les feuilles de mauve, les herbes et l’ail écrasé ; couvrez et laissez cuire jusqu’à évaporation complète de l’eau.
  • Ajoutez l’huile d’olive et laissez dessécher tout en remuant.
  • Incorporez le sel, le jus de citron, le paprika, le piment fort et le citron confit coupé en morceaux.

Présentez la préparation dans un plat creux et la décorer d’olives mauves et de citron confit

Variante: on peut cuire le tout à la poêle pendant environ 15 mn à la poêle à feu doux.

Le plat se mange froid en accompagnement de grillades par exemple, ou seul avec du pain

OEUF MOLLET EN CROUTE D’HERBES SAUVAGES

On fait parfois des découvertes culinaires par le plus grand des hasards. Certes, de milliers de plats de tous pays n’attendent que mon bon vouloir pour être découverts mais la simplicité et la « proximité » de celui-là m’ont surpris. Je n’avais jamais entendu parler d’œuf en croûte, c’est simple.

C’est en regardant une vidéo culinaire de l’excellent Atelier culinaire « Cuisine aptitude » à Strasbourg, où je suis allée déjà prendre des cours supers conviviaux, et qui a inauguré des vidéos live pendant le confinement, que j’ai découvert ce plat.

La simplicité apparente m’a séduite (je dis bien apparente, parce que la délicatesse qu’il faut pour manipuler les oeufs n’est pas si évidente), autant que le mélange du moelleux avec le croustillant et que le faible coût de ce plat. C’est un plat du soir, que l’on peut réaliser en presque toutes saisons avec les herbes du moment, et même des herbes séchées (ou bien sûr des herbes aromatiques cultivées)

La plus grande difficulté a été d’aller chercher les herbes que je souhaitais, et j’ai fait quelques spots avant de les trouver. Il faisait moche depuis plusieurs jours, ça n’aide pas. Pour que mon mélange d’herbes ait du goût, j’avais envie:

d’achillée mille feuilles au goût persillé

de la petite pimprenelle au goût de concombre

du serpolet au goût de thym

Bien entendu, au fil des saisons et de vos trouvailles, d’autres plantes peuvent être utilisées. On citera notamment l’ail des ours et l’alliaire (chez moi elles ne sont plus mangeables), l’égopode au goût de persil, la cardamine hérissée, la menthe sauvage, le plantain… et d’autres encore . Toutes n’ont pas un goût prononcé, comme l’ortie par exemple.  Cela dépendra donc de ce que vous souhaitez donner comme saveur à votre plat.

Ingrédients pour 4: 

  • 4 oeufs mollets + 2 oeufs pour la panure
  • 4 càs de chapelure
  • 2 càs de farine
  • 1 gros bouquet de plantes sauvages
  • huile d’olive
  • sel

Préparation:

  • Lavez vos plantes avec trois eaux vinaigrées
  • Effeuillez-les et mixez-les (ou ciselez les, si vous les préférez plus grossières)
  • Mélangez les herbes et la chapelure, réservez
  • Battez deux oeufs en omelette, réservez
  • Faites cuire 4 oeufs pendant  5 mn dans l’eau bouillante (salée pour qu’ils s’écalent plus facilement). Puis refroidissez-les et écalez-les délicatement. J’en ai cassé, c’est très mou, il faut vraiment être délicat.
  • Farinez les oeufs, puis trempez-les dans l’omelette , puis dans la chapelure en les tournant de tous côtés
  • Faites les dorer 2 à 3 mn dans l’huile très chaude, en les roulant délicatement pour qu’ils soient craquants sur tous les côtés
  • Egouttez-les sur du papier absorbant, puis dressez-les sur un nid  de salade: mesclun, pousses d’épinards, roquette ou mieux: plantes sauvages (jeunes feuilles)  , assaisonnées à votre convenance et décorées de fleurs, pourquoi pas.

J’avoue que j’ai aimé le mariage du fondant et du croquant. Je reconnais que la présentation reste à améliorer (je n’avais pas tout ce que je voulais sous la main et comme nous étions un dimanche soir pluvieux, c’était difficile d’aller chercher les fleurs dont j’avais besoin.)

FLEURS CRISTALLISÉES

C’est en feuilletant quelques livres de recettes sauvages que je suis tombée sur celle des fleurs cristallisées. Le livret de recettes édité par l’abbaye de Valloires dont le petit restaurant sert des plats à base de plantes sauvages (divinement bons, nous y avons mangé), m’a tout de suite tentée.

 

 

 

 

 

Je ne m’étais pas risquée à tester les fleurs cristallisées auparavant, mais les photos détaillées du livret m’ont décidée.

Puisque j’ai découvert avec ravissement en créant ce blog que nombre de fleurs se consomment, je n’allais pas laisser passer ça! J’adore les mettre dans les salades pour donner du pep’s, c’est si joli. Et tant qu’à faire, autant absorber leurs nutriments et leur goût parfois prononcé comme celui de la capucine.

L’abbaye  de Valloires travaille beaucoup les roses, et ça tombe bien elles sont en fleurs dans mon jardin.

J’ai trouvé des pensées sauvages, et j’ai voulu essayer aussi avec des coquelicots mais leur pétale est trop fin et se plie pendant le trempage dans le blanc d’œuf. Si vous êtes plus minutieux que moi peut-être y arriverez vous quand même.

Un conseil donc: prendre des pétales assez épais ou des fleurs pouvant se tremper entières par la tige. Je réessayerai avec des fleurs de mauve, des violettes, des capucines…

Ustensiles nécessaires:

  • Un plat pour mettre le blanc d’œuf et faire tremper les fleurs
  • Une assiette pour saupoudre le sucre sur les fleurs au dessus
  • Un plat ou une assiette pour laisser sécher les fleurs
  • Une fourchette
  • Une pince à épiler
  • Du papier absorbant

Ingrédients: 

  • 1 ou 2 blancs d’œuf
  • pétales et boutons de fleurs (ou petites fleurs entières)
  • 250 g de sucre cristallisé

Préparation:

  • Laver rapidement vos fleurs
  • Posez-les sur le papier pour les faire sécher

  • Battez rapidement le blanc d’œuf sans le monter en neige
  • Déposez délicatement les pétales avec la fourchette ou la pince à épiler dans le blanc pour qu’ils soient bien recouverts, retournez-les au besoin pour les recouvrir de chaque côté.
  • Avec la pince à épiler saisissez chaque pétale, tenez-le au dessus de l’assiette et, avec l’autre main, saupoudrez-le bien partout de sucre cristallisé . Il faut que le pétale ou la fleur soit entièrement recouvert.
  • Enlevez doucement l’excédent de sucre  et déposez le pétale ou la fleur sur du papier absorbant. La fleur doit être enrobée mais sans excès sinon vous n’aurez qu’un morceau de sucre en bouche sans le goût de la fleur.

  • Laissez sécher à l’air libre 24h.
  • Décorez vos desserts gourmands!
  • Les fleurs se conservent deux à trois semaines dans une boite ou un récipient  recouvert de film alimentaire percé de trous pour laisser passer l’air.

MOELLEUX AU CHOCOLAT ET LIERRE TERRESTRE

D’habitude je pars des plantes sauvages que je trouve pour cuisiner une recette. Là j’ai fait le contraire: il pleut pour la première fois depuis longtemps et j’avais très (vraiment très) envie de gâteau au chocolat, allez savoir pourquoi.

Un petit truc gourmand qui fait chaud à  l’âme quand il fait moche, sans doute (quoi je suis gourmande? bah oui!) 🙂 …

Je me suis demandée avec quoi associer le chocolat et j’ai trouvé une recette de moelleux au lierre terrestre, exactement ce qu’il me fallait puisque le lierre terrestre pousse en quantité dans mon jardin. Menthe et chocolat, une association classique. Lierre terrestre au goût de menthe poivrée et chocolat, association qui ne pouvait être que bonne!

Vous pouvez prendre un moule à manqué classique (je ne connais pas les dimensions), ou comme moi, des moules à muffins. J’avais de quoi faire 12 muffins de 6 cm + comme il me restait encore de la pâte, j’ai complété par des moules en aluminium que j’avais retrouvé au fond de mon placard, il y en a 4 deux fois plus grand que les premiers.

 

 

 

Ingrédients:

  • 100 g de farine
  • 130 g de beurre (+ beurre pour les moules)
  • 200 g de chocolat noir
  • 6 œufs
  • 200 g de sucre
  • 1 poignée de lierre terrestre

Préparation:

  • Lavez et hachez les feuilles de lierre terrestre
  • Faites fondre le beurre et le chocolat et mélangez. Ajoutez le lierre terrestre et mélangez bien. Réservez.
  • Mélangez le sucre et les œufs.
  • Ajoutez lentement la farine tout en continuant à mélanger.
  • Ajoutez le mélange beurre/chocolat et mélangez bien.
  • Beurrez le ou les moules et versez la pâte (ça le lève pas, vous pouvez remplir)
  • Faites cuire une vingtaine de minutes à 180° ( en fonction de la taille de votre moule, l’intérieur sera plus ou moins moelleux

Dégustez tout seul, ou avec une glace, ou des fraises et des framboises!